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Comment j’ai rencontré mon père

Sortie  le  07/06/2017  

De Maxime Motte avec François-Xavier Demaison, Isabelle Carré, Albert Delpy, Diouc Koma, Owen Kanga et Clément Manuel


Dans la famille d’Enguerrand, petit garçon adopté d’origine africaine, rien ne se fait comme ailleurs !
Son père, Eliot, assume si peu d’être un père adoptif qu’il bassine son fils à longueur de journée sur ses origines africaines. Pour sa mère, Ava, Eliot en fait trop : trop aimant, trop étouffant… Une nuit, Enguerrand croise le chemin d’un migrant, Kwabéna, à la peau noire comme la sienne. Pour lui, c’est sûr, il s’agit de son père biologique ! Il décide donc de le recueillir et de l’héberger dans sa chambre, à la grande surprise de ses parents.
De péripéties en rebondissements, l’aventure pourrait bien souder la famille comme jamais.


On peut très bien traiter d’un sujet d’actualité plutôt problématique – le cas des clandestins poursuivis par la police alors qu’ils veulent se rendre en Angleterre depuis un lieu stratégique, les côtes du Nord de la France - sur le mode de la comédie. Encore faut-il trouver le bon dosage et les bons ingrédients pour que cela ne finisse pas en farce ou bien en eau de boudin ! Il est certain que de voir une mère (sous les traits d’Isabelle Carré) énervée voire speedée à longueur de journée à force d’assumer toute seule ; un père (joué par François-Xavier Demaison, « champion des pires problèmes ») qui n’a pas franchement grandi, habillé en éternel ado et se comportant comme tel sans prendre véritablement ses responsabilités ; le père de ce dernier (interprété par le truculent Albert Delpy) faire encore, avec sa tête d’espiègle, des trafics en tout genre malgré son âge avancé ; sans oublier un petit enfant africain plein d’imagination (le jeune et touchant Diouc Koma) qui, obnubilé par ce sans papier « paternel » potentiel qui débarque dans sa vie, pose des questions pertinentes et fait des vrais remarques de grands, ça de quoi faire réfléchir quant à la finalité d’un tel projet scénaristique.
Le réalisateur Maxime Motte (Cyprien ; De l’autre côté du périph ; Les naufragés) n’a certes pas toujours brillé par ses mises en scènes réussis mais il faut tout de même reconnaître qu’il s’en sort pas trop mal cette fois, nous offrant une gentille production, certes légèrement grotesque sur les bords mais pour le moins sympathique aux entournures, sans grande prétention (que celle de nous faire sourire et, pourquoi pas, parfois rire), bon-enfant (dans tous les sens du terme d’ailleurs, d’autant que nous avons à faire ici à une bande de bras cassés : « Ensemble, ça fait des miracles ! »), où les uns comme les autres n’ont qu’une (seule) idée à l’esprit (« On sait de qui il tient ! »), mais chacun en en faisant qu’à sa tête pour ne pas dire parfois des tonnes (« N’en fais pas trop non plus ! » dixit la mère), notamment lors de l’enterrement final quelque peu ridicule.
Bref, tout le monde joue la comédie de manière soulignée, limite de façon appuyée, sur fond de rapports entre parents/enfant ainsi qu’au sein du couple, également avec la loi et la justice, sans oublier vis-à-vis d’un étranger (à peine esquissé dans cette « drôle » d’histoire). En résumé, comme le dit si bien l’un des protagonistes, « Ce n’est pas gagné ! » mais ça a le mérite de filer la pêche....

C.LB



 
 
 
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