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The last girl – celle qui a tous les dons

Sortie  le  28/06/2017  

De Colm McCarthy avec Gemma Aterton, Glenn Close, Paddy Considine, Sennia Nanua, Fisayo Akinade et Dominique Tipper


Au fin fond de la campagne anglaise, une base militaire héberge et retient prisonniers un groupe d’enfants peu ordinaires qui, malgré le fait d’avoir été infectés par un agent pathogène « zombie » qui a décimé la planète, demeurent capables de penser et de ressentir des émotions. Lorsque la base est attaquée, Melanie, qui semble être la plus surdouée d’entre eux, réussit à s’échapper en compagnie de son professeur, de deux soldats et d’une biologiste qui ne voit en elle qu’un cobaye indispensable à la découverte d’un vaccin. Dans une Angleterre dévastée, Melanie doit découvrir qui elle est vraiment et décider ainsi de son propre sort comme celui de l’humanité tout entière.

Les films, comme les séries d’ailleurs (In the flesh ; Zombieland ; The walking dead ; Fear the walking dead), qui traitent de zombies ont apparemment toujours la cote au cinéma, que ce soit dernièrement Maggie, Dernier train pour Busan, World war Z, ou bien encore Resident evil – chapitre final ! Encore faut-il réussir à se démarquer des nombreux nanars qui « évoluent » plus ou moins bien et qui envahissent souvent les écrans sans apporter un petit plus, quelque chose de nouveau à ce style déjà maintes fois employé et si prisé par les amateurs du genre ! Raison de plus pour s’attarder sur cette production anglaise, certes sans prétention mais portée par une histoire plutôt poignante et interprétée par un casting prestigieux, voire même 3 étoiles !
Pensez donc, un monde en totale décrépitude à cause d’une épidémie mortelle, où les rares mais vrais (sur)vivants seraient des soldats, des chercheurs et des « enfants » soi-disant disparates des autres, qui tenteraient de survivre tant bien que mal dans un environnement hostile, peuplé de morts-vivants de tout âge, n’attendant qu’un seul faux pas pour s’animer et vous tomber dessus ! On pense que les zombies sont en général assez « cons », représentés toujours de la même manière à l’écran, c’est-à-dire des primitifs hirsutes, vociférant, titubant et se jetant sur la première chair fraîche – humaine ou pas - venue qui aurait le malheur de passe à leur portée, mais ici, il semblerait que certains soient légèrement plus évolués, certains plus organisés, d’autres plus méthodiques et quelques-uns plus sensibles (en l’occurrence, des préados en « transit » capables de penser comme vous et moi, enfermés dans une sorte de prison souterraine et habillés tels des détenus du camp de Guantanamo).
Et c’est justement cette particularité qui fait toute la différence ici, notamment à travers la mentalité, le regard et les expressions de l’un d’entre eux, Mélanie, une jeune patiente nouvelle génération (« The last girl ») à l’air aussi innocente qu’inoffensive faisant partie d’un programme de recherche façon « rat de laboratoire », certes infectée mais plutôt précoce, d’une grande logique et au pouvoir de déduction presque infaillible, jouée par la formidable et naturelle Sennia Nanua (dont c’est le 1er rôle au cinéma) qui ne se démonte pas face à des acteurs de la trempe de Gemma Aterton (Song for Marion ; Gemma Bovery ; L’histoire de l’amour), Glenn Close (Albert Nobbs ; Les gardiens de la galaxie ; La fabuleuse Gilly Hopkins), et de Paddy Considine (Pride ; Enfant 44 ; Macbeth). On est pris par la destinée de ces quelques personnages « sains » et désespérés en quête de survie dans une ville désertée (Londres revue et corrigée à l’aide d’effets spéciaux « post-apocalyptiques » saisissants), pourchassés par des « affams » plutôt convaincants, le tout dans une ambiance soit très G.B à la 28 jours plus tard, soit très U.S. à la I am a legend ou Warm bodies.
En résumé, une très bonne surprise qui se démarque des films dit horrifiques et qui nous vient donc tout droit d’outre-Manche, réalisée par un Colm McCarthy (les séries télévisées telles que Sherlock – saison 3, Docteur Who – saison 7, Injustice – saison 1, Les Tudors – saison 2, MI-5 – saison 7) plutôt inspiré autour d’un scénario original, intelligent, intriguant, dérangeant même (ne pas louper le final !) et on ne peut plus crédible, limite plausible (l’histoire originale de ce fléau est venue du romancier Mike Carey avec son best-seller The girl with all the gifts), le tout tourné dans des décors on ne peut plus réalistes (entre autres ceux abandonnés de Tchernobyl)....

C.LB



 
 
 
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