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Embrasse-moi !

Sortie  le  05/07/2017  

De Océanerosemarie et Cyprien Vial avec Océanerosemarie, Alice Pol, Grégory Montel, Sophie-Marie Larrouy, Rudy Milstein et Laure Calamy


Océanerosemarie déborde de vie, d’amis et surtout d’ex-petites amies. Mais elle vient de rencontrer Cécile, la "cette-fois-c'est-vraiment-la-bonne" femme de sa vie ! Même si elle ne lui a pas vraiment demandé son avis... Il est temps pour Océanerosemarie de grandir un peu pour réussir à la conquérir. En sera-t-elle seulement capable ?

Le cinéma à connotation homosexuelle plus ou moins forte a le vent en poupe ces temps-ci : souvenez-vous, il n’y a de cela pas si longtemps, de Ma vie avec Liberace, Les amants passagers, Amitiés sincères, Yossi, Hors les murs, Do not disturb, The we and the I, Bye bye Blondie, Albert Nobbs, ou bien encore de On ne choisit pas sa famille, certains avec plus de succès ou de réussite à la clé que d’autres ! C’est que de tels sujets cinématographiques n’attirent pas forcément - ni toujours - les foules, bien au contraire. Et il n’est pas sûr que celui-ci, une comédie romantique estampillée française, fasse lui aussi l’unanimité auprès d’un large public, tant son message lesbien aussi bienveillant que complaisant, autour d’une relation amoureuse entre 2 femmes, est stéréotypé au possible et caricatural à souhait.
La faute ou, plutôt, les fautes à plusieurs facteurs d’ordre aussi bien scénaristique que de mise en scène, l’auteure ayant voulu, pour sa première tentative à l’écran, passer d’un côté comme de l’autre de la caméra (réalisée à 4 mains avec celles de Cyprien Vial). En effet, Océanerosemarie, à la base chanteuse de son état et dernièrement comique pour avoir interprété un one-woman-show sur scène (qui reprendra bientôt, durant le mois de juillet, au théâtre des Béliers à Paris), s’est attelée à un synopsis certes soi-disant « sensible » (pour encore pas mal de gens !), tiré de son avant-dernier spectacle, mais truffé de références et de poncifs de genre empruntés aux déjà très nombreuses scripts adaptés issus du même acabit. Son rôle pour le moins affiché - souvent habillé en mec ou en « garçon(ne) », avec pantalon ou short, chemise d’homme, et démarche de mâle - et loin d’être de composition, semble l’obliger à paraître sérieuse, légèrement austère sur les bords, peu délirante, pas vraiment drôle non plus pendant quasi 1h30, face à un casting presque en roue libre qui lui joue la carte du ridicule et/ou du grotesque de manière assumée, comme si elle s’était amusée à convoquer toute une bande de copains pour venir faire la fête et (essayer d’)animer cette production aux éternels clichés rencontrés dans ce type de situations, et reprises de la sorte chez tant d’autres comédies.
Cette aventure sentimentale tombe un peu comme un cheveu dans la soupe, la rencontre comme les échanges de baisers, la vie à 2 comme les proches envahissants, la rupture comme les interventions des ex, la réconciliation comme le bonheur retrouvé, bref, une copie conforme d’une relation hétéro maintes fois vues au cinéma mais cette fois en version « gouine » ! D’ailleurs à ce sujet, on a beaucoup de mal à croire l’actrice Alice Pol dans ce énième rôle de godiche patentée qui vire lesbienne, tentant de faire rire avec ses mimiques exaspérantes (qu’il est difficile de résister à l’envie de faire exactement la même chose que dans les films de Dany Boon ?). Même Michèle Laroque, en mère psychanalyste ouverte et compréhensive (d’autant qu’elle vit ici avec Isaac de Bankolé !), a bien des difficultés à faire exister son personnage plus ou moins fantaisiste.
Quoi qu’il en soit et malgré toute la volonté du monde, l’ensemble sonne résolument faux, trop souligné ou alors trop appuyé pour être totalement convaincant ! Avec son petit air de Cécile de France façon mec dans L’auberge espagnole, Océanerosemarie a encore du chemin à faire pour que l’on arrive à véritablement changer notre « regard » sur son film générationnel certes tendre, intime, sincère, réaliste et sans jugement porté sur une certaine « différence » (heureusement, ce « problème » est totalement évacué dans l’histoire !), mais tour à tour léger et prétentieux, parfois insupportable, souvent déprimant pour trentenaires avertis en quête de bien-être et/ou d’amour, et cela dans tous les sens du terme....

C.LB



 
 
 
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