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Good time

Sortie  le  13/09/2017  

De Ben et Joshua Safdie avec Robert Pattinson, Ben Safdie, Jennifer Jason Leigh, Buddy Duress, Taliah Webster, Barkhad Abdi et Rose Gregorio


Un braquage qui tourne mal… Connie réussit à s'enfuir mais son frère Nick est arrêté.
Alors que Connie tente de réunir la caution pour libérer son frère, une autre option s'offre à lui : le faire évader. Commence alors dans les bas-fonds de New York, une longue nuit sous adrénaline.


On ne peut pas vraiment dire que ce film respire la joie et la bonne humeur ou, du moins, l’allégresse et même la sainteté, tant l’histoire comme les protagonistes baignent dans un réalisme exacerbé plutôt flagrant et légèrement « crade » sur les bords, teinté de tensions palpables et de violence parfois à fleur de peau, d’autant plus que la majorité des intervenants font souvent peur à voir avec leur « tronche » déglinguée ou cabossé, soit de junkie, soit de tabassé, soit encore de balafré ! C’est véritablement un festival de castagnes dans les règles de l’art, certains saignant et d’autres rafistolés avec les moyens du bord, la plupart vivant dans la crainte de se faire prendre, toujours sur le qui-vive et jamais en manque de combines pour tenter de s’en sortir. Bref, une image bien réelle de ces miséreux qui essayent tant bien que mal de survivre dans une Amérique qui elle cherche surtout à les oublier !
Il faut tout le courage et toute la ténacité de Ben et Joshua Safdie, 2 frères réalisateurs (dont l’un est aussi acteur) de productions indépendantes (Mad love in New-York), pour nous convaincre que la marginalité latente est un véritable fléau, au même titre d’ailleurs que le racisme persistant ou le droit de porter une arme à feu. Filmant au plus près de leurs interprètes avec une photo pas loin de l’approximatif, les suivant tel un reportage façon épileptique pris sur le vif (du sujet) et dans le feu de l’action (sorte de course contre la montre pendant une « journée et une soirée de merde ») sans trop de dialogues à la clé (avec l’impression d’être plus improvisés qu’écrits), le tout sur fond d’une BO expérimentale techno/électro/synthétique progressive assez omniprésente, presque envahissante et limite oppressante, ils nous font vivre pendant 1h40, les mésaventures aussi énergiques qu’haletantes, à la manière d’un « 24h chrono » qui ne se pose quasiment jamais, de plusieurs personnages obligés de se dépatouiller pour espérer éviter de se faire (re)coincer par la police.
C’est à celui – ou celle - qui cavalera le plus vite (sous les traits de Robert Pattinson, méconnaissable en délinquant démerdard patenté, l’œil constamment aux aguets), qui s’énervera devant un programme psychologique aux questionnaire « débile » (remarquable interprétation de justement Ben Safdie, plus vrai que nature en frérot retardé mais néanmoins assumé), qui chialera davantage au téléphone (assez brève apparition de Jennifer Jason Leigh en cougar bien tendue, pardon, encore tenue sous la coupe de sa mère), ou qui se murgera le mieux la gueule - dans tous les sens du terme – (joué par Buddy Duress qui a l’allure d’une vraie petite frappe). En résumé, du cinéma d’auteur d’un nouveau genre, style thriller-vérité qui ne s’embarrasse pas de conventions ni de bonne manière et encore moins de moralité, petite claque en compétition au dernier festival de Cannes....

C.LB



 
 
 
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