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Le musée des merveilles

Sortie  le  15/11/2017  

De Todd Haynes avec Oakes Feglet, Julianne Moore, Michelle Williams, Millicent Simmonds, Amy Hartgreaves, Cory Michael Smith et Tom Noonan


Adapté du roman illustré de Brian Selznick, l’auteur d’Hugo Cabret, Le musée des merveilles suit sur deux époques distinctes les parcours de Ben et Rose. Ces deux enfants souhaitent secrètement que leur vie soit différente ; Ben rêve du père qu’il n’a jamais connu, tandis que Rose, isolée par sa surdité, se passionne pour la carrière d’une mystérieuse actrice.
Lorsque Ben découvre dans les affaires de sa mère l’indice qui pourrait le conduire à son père et que Rose apprend que son idole sera bientôt sur scène, les deux enfants se lancent dans une quête à la symétrie fascinante qui va les mener à New York.


On aurait pensé à juste titre avoir à faire à un film familial en images réelles réalisé par exemple par un Steven Spielberg (E.T. ; Le bon gros géant), un Lasse Hallström (Mes vies de chien), un Tim Burton (Charlie et la chocolaterie ; Miss Peregrine et les enfants particuliers), un Barry Levinson (Le secret de la pyramide) ou bien encore par un John Favreau (Zathura, une aventure spatiale ; Le livre de la jungle). Il n’en est rien puisque c’est un autre américain, Todd Haynes (Velvet goldmine ; Loin du paradis ; I’m not there ; Carol) qui, loin de son univers habituel plus porté vers le glam et le mélo, s’y colle de la façon la plus originale qui soit, sous forme d’énigme dans le temps sans effets spéciaux ni décors impressionnants.
Ici, il s’agit juste de découvrir ce que 2 enfants à l’âge ado, « orphelins, fugueurs et en prime plus ou moins sourds tous les 2 pour des raisons différentes (l’un après un accident, l’autre de naissance), peuvent avoir comme corrélation entre eux, comme rapports ensemble et cela à 2 époques très distinctes, le premier en 1977, l’autre en 1927. C’est là toute l’astuce de ce scénario qui s’amuse à nous raconter 2 histoires en nous faisant passer d’une période à l’autre – d’où une belle reconstitution d’un passé révolu ! -, tour à tour en couleur dans les seventies et en noir et blanc lors des années folles. Si l’un est coloré un peu façon hippie (on a d’ailleurs le droit à une représentation de plusieurs personnes déambulant dans la rue vêtues à la mode des années 70 !), l’autre est plutôt proche de l’ambiance rétro comme ceux des films muets (d’où une BO raffinée qui habille quasiment tout le film, c’est-à-dire sur presque 2h, ponctuée ici et là d’un David Bowie ou d’un funk endiablé !).
Ne vous attendez donc pas à beaucoup de dialogues, la priorité est à l’atmosphère dans laquelle baigne ses 2 jeunes perdus ! Quoi qu’il en soit, les 2 périodes sont traitées de la même manière côte à côte, suivant les pérégrinations de chacun(e) en quête de réponses et de résolutions sur leur origine et leur légitimité parentales, pour arriver au bout à un seul endroit, le musée américain d’histoire naturelle de New York. Ce lieu prend toute sa signification – lui qui a notamment servi de décor principal à la saga Une nuit au musée (1, 2 & 3) ! -, d’autant qu’il va devenir la raison disons explicative à bon nombre de leurs attentes et questions, le tout en découvrant les coulisses de pas mal de ces galeries.
Sans trop s’attarder sur quelques lenteurs et autres « raccourcis » narratifs (le garçon arrive à comprendre l’alphabet des sourds en à peine 2 minutes, lisant sur les lèvres tout aussi rapidement, alors que la fille muette et soi-disant sourde sursaute au claquement violent d’une porte, tandis que tous 2 semblent entendre parfois ce qu’on leur dit !), on se laisse doucement mais sûrement transporté par ce voyage « initiatique » jusqu’au dénouement final certes incroyable et poétique (ce fameux « cabinet des curiosités » !) mais mièvre et pour le moins cousu de fil blanc (simplifié à l’extrême lors de sa conclusion), partagé entre un profond spleen ambiant qui (nous fait) plane(r) assurément, et une histoire en forme de trip rassurant et de « tire-larmes » émouvant tant espéré (qui malheureusement ne viennent pas, même à point nommé !) et cela malgré la présence d’acteurs confirmés (entre autres Julianne Moore, actrice fétiche du réalisateur déjà présente dans Safe, Loin du Paradis et I’m not there, et Oakes Fegley, vu dans le remake de Peter et Elliot le dragon)...

C.LB



 
 
 
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