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Wonder wheel

Sortie  le  31/01/2018  

De Woody Allen avec Kate Winslet, James Belushi, Justin Timberlake, Juno Temple, Max Casella, David Krumholtz, Tony Sirico et Jack Gore


Wonder Wheel croise les trajectoires de quatre personnages, dans l'effervescence du parc d’attraction de Coney Island, dans les années 50 : Ginny, ex-actrice lunatique reconvertie serveuse ; Humpty, opérateur de manège marié à Ginny ; Mickey, séduisant maître-nageur aspirant à devenir dramaturge ; et Carolina, fille de Humpty longtemps disparue de la circulation qui se réfugie chez son père pour fuir les gangsters à ses trousses.

On connaît le penchant de Woody Allen pour le jazz - lui-même musicien, d’où une BO toujours teintée de ce style musical –, pour la ville de New-York – et il nous l’a démontré déjà à maintes reprises (à peu près dans toute sa filmographie d’ailleurs !) -, et pour les films se déroulant dans les années 20, 30 – et même 50 comme c’est le cas ici –. En effet, concernant ces 3 points et plus précisément le dernier, cette période de prédilection se retrouve dans beaucoup de ses longs métrages (pour n’en prendre que quelques-uns tels que Broadway Danny Rose, La rose pourpre du Caire, Radio days, Coups de feu sur Broadway, Accords et désaccords, Le sortilège du scorpion de Jade, Magic in the moonlight, ou bien encore Café society !). Ce qui ne l’empêche nullement de faire parfois de légers écarts vers une époque qui se rapproche de nous et plus particulièrement cette fois juste après la fin de la seconde guerre mondiale, d’où de beaux décors de parc d’attraction et de grande roue à l’américaine, typiques de cette époque !
A premières vues, on a la très nette impression que le réalisateur à grosses lunettes s’est amusé à utiliser des références rétro, du moins, à rendre hommage aux films d’antan, s’amusant à retrouver l’esprit des comédies sentimentales un tant soit peu mouvementées, que ce soit à travers une lumière vive assez particulière (pas loin du style Kodachrome) ou des cadrages à l’ancienne un peu fixes, d’autant que cette histoire de conflits se focalise beaucoup sur des dialogues fort nourris et de façon très théâtrale au point de devenir parfois trop bavard ! Qu’importe, il installe une certaine tension entre plusieurs personnages centraux plus ou moins statiques, le tout sur fond de jeu d’amour et de trahison entre un couple, un amant et une fille.
Rien de bien révolutionnaire ici dans ce cercle vicieux mélodramatique, si ce n’est la présence de nouveaux visages dans l’univers déjà bien rempli des castings de Woody Allen, entre autres Kate Winslet en épouse rousse, pas maquillée et perturbée, de surcroît lunatique et jalouse, au bout du rouleau, « mal mariée, en manque d’amour », plutôt nerveuse (« une fêlure tragique dans son regard ») voire angoissée limite hystérique par moment (elle « songe à en finir, à se noyer ») ; suivi de James Belushi en mari de cette dernière qui déborde exagérément de sentiments pas forcément toujours en adéquation ; la britannique Juno Temple (vue notamment dans 2 sœurs pour un roi, Mr. Nobody, The dark knight rises, Killer Joe, et Sin City : j’ai tué pour elle) dans la peau de sa fille émouvante à qui on veut « faire des misères » (elle a un contrat sur sa tête) ; et Justin Timberlake en beau gosse aussi romantique qu’évasif avec certes l’allure de circonstance mais le côté excessif en plus (il veut « écrire des pièces sur la vie humaine »).
Bref, quel programme ! En résumé, la 47ème production de ce célèbre cinéaste, véritable stakhanoviste de la pellicule, qui continue à tourner coûte que coûte et quoi qu’il en soit, pas forcément toujours très inspiré (une énième histoire autour de problèmes relationnels complexes chez des femmes plus ou moins caricaturales !) mais néanmoins souvent addict à des sujets baroques qui fleurent bon le temps jadis, celui révolus et bercé d’un environnement visuel tour à tour réaliste et artificiel, plein de tendresse et de subtilité comme d’étonnement et de magie...

C.LB



 
 
 
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