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Françoise Fabian : Françoise Fabian

le  18/05/2018   chez Labréa/Wagram Music





A quoi bon commencer trop tôt quand on peut attendre un peu voire beaucoup pour faire plus tard un 1er album ! Cet adage revu et corrigé pourrait tout à fait s’appliquer à la décision prise par l’actrice Françoise Fabian de vouloir rechanter à « seulement » 84 ans (après 3 petites incursions dans les années 60 avec « Il fait toujours beau quelque part » écrite par Guy Béart, « Aux honneurs » et « Moi, faut pas me prendre »). En effet, cette icône cinématographique, qui a tourné entre autres avec Louis Malle, Luis Buñuel, Eric Rohmer, Yves Boisset, Jacques Rivette, Michel Deville, Claude Lelouch, Jean Yanne, Jacques Demy, Danièle Thompson, François Ozon, Lucas Delvaux, Alexandre Arcady ou bien encore Guillaume Gallienne, a pris la décision de se tourner « enfin » vers sa passion, la chanson française, histoire de reprendre goût à un genre artistique qu’elle avait quelque peu délaissé depuis toutes ses années.
Donc, pour cette nouvelle occasion, elle s’est mise au service de 12 interprétations musicales - que l’on pourrait tout à fait qualifier ici de « chansons à texte » ! -, notamment grâce à la présence de compositeurs prestigieux et de plumes reconnues et non des moindres. Voyez par vous-même : Alex Beaupain (avec qui elle avait déjà travaillé sur Les gens dans l’enveloppe, roman et CD d’Isabelle Monnin devenu un spectacle joué au Philharmonie de Paris en octobre 2015), Julien Clerc, Jean-Claude Carrière, Charles Aznavour, Vincent Delerm, Dominique A, La Grande Sophie, etc....Et le résultat ne se fait pas attendre, en général plus parlé que chanté, tour à tour avec une belle orchestration (Après quoi courrions-nous), un rythme sautillant (Passages), un tempo plus pop (Tant de choses que j’aime) ou bien plus rock que le reste (La conversation), en duo (Cligner des yeux – avec justement Alex Beaupain -), voire genre électro (La vie modeste), jazzy (Au bout du compte), ballade enjôleuse (Je ne rêve plus de vous), mélancolique avec orchestre de chambre (L’idée), bastringue avec ambiance espiègle (Bonsoir), tango avec accordéon (Ce diable d’homme) ou alors poétique avec des cuivres (Monsieur, vous vous trompez d’épaule).
Bref, que des bonnes « fées » qui lui ont concocté un répertoire avec des beaux textes sur mesure parfois drôles, parfois graves, parfois envoûtants, parfois entraînants et parfois même approximatifs, le tout sur fond d’une voix qui joue soit le côté suave et sensuel, soit celui du débit rapide, soit encore celui d’un léger manque de liaison ! Qu’importe, ne portons aucun « autre » jugement envers cette femme octogénaire – il n’y a pas d’âge pour (re)commencer, n’est-ce pas, mais il était temps tout de même : attention Charles, il y a de la concurrence dans l’air ! - qui possède bien plus de timbre vocal que bon nombre de ces consœurs, souvent beaucoup plus jeunes et plus expérimentées qu’elle. Alors, écoutons comme il se doit cette artiste certes petite par la taille mais grande par les sentiments qu’elle est capable d’exprimer, d’autant plus normal qu’elle en a (as)sûrement vécu à l’écran comme ailleurs...

C.LB



 
 
 
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