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Samy Thiébault : Symphonic tales

le  20/09/2019   chez Gaya Music/l’Autre Distribution





Un musicien, qui aime autant l’ambiance orchestrale à la manière d’une bande originale de film, ne peut pas être franchement mauvais ni dénué d’inspiration et encore moins manqué de goût ! La preuve, le nouvel album de Samy Thiébault, un saxophoniste et flûtiste de jazz plein de nuance et de subtilité, autant dans sa façon de composer des airs assez différents les uns des autres que dans son approche d’un jeu instrumental dépoussiéré, sans oublier une orchestration plutôt conséquente mais qui va avec. Ici, il s’est offert « le luxe » d’inviter celui classique, pardon, symphonique de Bretagne au grand complet (sous la direction d'Aurélien Azan Zielinsky), histoire de donner un coup de jeune, du moins, original à ses 7 titres.
C’est clair, ses ballades aux titres évocateurs respirent un esprit frais et lointain qu’on n’a vraiment pas souvent l’habitude d’entendre dans ce domaine musical bien précis, tour à tour arabisant voire même plutôt indien sur les bords (The flame – le 1er single plus ou moins grave, puis nonchalant, ensuite ondulant avant de s’emballer quelque peu au final -), sombre et feutré (Elevation – avec des « tablas » – percussions indiennes - virevoltantes limite saturées parfois -), à l’atmosphère légèrement piano-bar du type comédie musicale (Diva and Shiva – au piano syncopé -), pour ne pas dire sorte de tcha tcha aussi lent qu’ondulant (Jahan jog joy – le sax est posé, romantique -), dans un drôle de mélange de styles entre eux (Adana – à la fois lourd et discret -), qu’ils soient chargés (Ajurna – bien cadencé et louvoyant à ses heures perdues -) ou alors chaloupés (Diwali – dansant sur fond de tension -).
Ca paraît tout simple, presque évident à écouter comme si ça coulait de source, mais quel travail derrière, dans l’écriture des partitions comme dans le relief des arrangements, n’omettant pas d’imprégner sa patte sur chacun des morceaux, de marquer de son sceau le bon tempo et le « swing » à prendre, et de maîtriser l’ensemble à la perfection. Préciser que cet opus « exotiquement » riche et mélodieux pourrait bien en bluffer plus d’un et, qui sait, faire peut-être date dans le monde du jazz, n’est pas un euphémisme ni une gageure, loin de là : il suffit juste de se rendre compte que le brillant visionnaire Samy Thiébault a su instaurer un ton particulier tout en réussissant à dynamiter un jazz qui avait tendance à tourner en rond et à s’essouffler......

*Samy Thiébaut sera en concert au Duc des Lombards les 9, 10, 11, 12 septembre, et à l’Opéra de Rennes le 24/10.

C.LB



 
 
 
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