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Enik : The deepest space of now

le  08/11/2019   chez Brave and Dizzy Records





Si vous aimez les ambiances sonores aux influences multiples faites plus ou moins de bric et de broc pour ne pas dire expérimentales, avec l’utilisation d’instruments musicaux aussi divers que variés voire même inattendus (synthé et contrebasse, effets et violons), d’effets synthétiques aussi bigarrés que foutraques, le tout sur fond d’une voix tour à tour plaintive, trafiquée et haut perchée limite de fausset sur fond de chœurs assez évanescents, alors vous devriez sans aucun doute apprécier à sa juste valeur le 5ème album d’Enik, un compositeur, producteur, chanteur, musicien et multi-instrumentiste allemand originaire de Munich qui s’amuse à bidouiller et triturer une bande son particulièrement (d)étonnante.
Rien ne correspond vraiment à ce qu’on a l’habitude d’entendre sur les ondes, sorte de mélange doux et lent de ballades épurées (Tin canes), d’ambiances mélancoliques (Spacelove), planantes (99th dream – le 1er single -) et tournoyantes (Strawberry clover), de folk/électro rapide (Free bird), de cadences ambiantes très synthétiques façon Bontempi (The spirit of free), d’effets distordants et aériens (Echoes 1996), d’orchestration vibrante (Mr. Superglow) ou barrée (Spit of the ashes – avec le rappeur new-yorkais Tes Uno -), de tonalités déstructurées (True MF), de pop et d’orgue entêtants (Mountain tops and deep sea fish). En résumé, un vrai melting-pot musical au sens large du terme !
Tout cela ressemble un peu à du grand n’importe quoi mais, pourtant, l’ensemble tient la route et donne la nette impression d’être parfaitement maîtrisée, sachant placer ici et là mélodies autant harmonieuses qu’ensorcelantes (du type BO de films) et timbre vocal déroutant, désabusé même (on dirait parfois du Julien Doré !) comme par exemple sur le titre Foam, profitant d’ailleurs du simple prétexte d’être le « seul maître à bord » pour chanter bien en avant ou alors en écho, de manière déglinguée (au vocoder), très aigu (sur The deepest space of now) ou bien encore naviguant à vue, à l’à peu près.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cet indie/electronica est plutôt singulier, décalé, original, marginal, inclassable, donc pas courant, très spécial, bref, pour amateurs éclairés à la recherche de sensations fortes et autres nouveaux univers phoniques....

C.LB



 
 
 
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