Big Funk Brass : Higher

le  30/04/2020   chez Auto-produit





On pourrait croire à juste titre que ce nom de groupe, Big Funk Brass, nous vient directement des Etats-Unis, pays réputé pour ses fameux “brass bands” – traditionnels groupes composés essentiellement d’une imposante section de cuivres - qui pullulent un peu partout, entre autre du côté de La Nouvelle-Orléans. Il n’en est rien (ou si peu) puisque cette formation 100% française, agrémentée d’un collectif de 8 musiciens picards plus talentueux voire virtuoses les uns que les autres, s’inspire depuis une dizaine d’années de ces fanfares d’outre-Atlantique qui les influencent en mixant allégrement jazz et funk, hip-hop et rythmes festifs, rap et « world music ».
Pour leur 3ème album studio, les membres n’ont pas chômer ni fait les choses à moitié, proposant 11 compositions originales surtout instrumentales qui n’ont pas leur pareil pour nous entraîner dans une atmosphère plutôt explosive, dans une sorte de farandole musicale où le dynamisme ambiant côtoie la richesse de leurs morceaux. Que ce soit Teach you to blow (avec la participation du rappeur FP de ASM – A State of Mind – au flow grave limite caverneux, un peu façon Back on the block de Quincy Jones), Caol ila (et son groove funky), Fireworks et Lucky fucker (tout en cadence), Manhunt (plutôt espiègle et dansant), Higher (avec la présence de Ben l’Oncle Soul avec qui d’ailleurs le Big Funk Brass a joué à plusieurs reprises), Move your fonky booty (le 2ème single soul légèrement métissé tout en restant chaloupé), Little man (un tantinet expérimental, à la fois nonchalant et entêtant), Rock the stage (le 1er single très peu chanté, à la manière de Teach you to blow), Rain (genre BO d’un film policier des années 70/80) ou Make your choices (tel un défilé), ça balance à tout va entre trompette et sax, trombone et percussions, flügelhorn et cornet baryton, sousaphone et batterie.
Impossible de résister à cet esprit à la fois électrique et énergique, pimenté et survitaminé pour ne pas dire effréné, que dégage ce « gros funk en laiton » qui dépote un max sur son passage, notamment sur scène (des centaines de concerts à son actif ici et ailleurs dont les USA), ne refusant jamais de jouer avec d’autres (nombreuses collaborations comme par exemple A State of Mind, Gaël Faye, Thomas de Pourquery et Anne Paceo) ! Il n’y a plus qu’à espérer que la sauce prenne autant, si ce n’est plus, chez nous que de l’autre côté de l’Atlantique....

C.LB