en 
 
 
cinema
Musique concerts festival actu   > sorties <

 
 

Strange as Angels : Chrystabell sings The Cure

le  18/06/2021   chez Kwaidan Records/Idol/Diggers Factory





Voilà toujours un difficile voire périlleux exercice « de style », celui de reprendre certaines chansons plus ou moins connues notamment ici celles de The Cure, du style tribute ou covers qui a déjà été entrepris maintes fois par bon nombre d’artistes et groupes, que ce soit Grant Lee Philips ou alors Rockabye Baby (format comptine) avec Boys don’t cry, Editors ou bien Robert Plant et Jimmy Page (si, si, en concert !) avec Lullaby, Dryden Mitchell (pour une BO) avec Friday I’m in love, Grand Duchy avec A strange day, Adèle (en live) avec Lovesong, Paramore avec In between days, ainsi que M avec Close to me (chanté en version française svp). Et le moins qu’on puisse dire, c’est à chaque fois une étonnante surprise que de réentendre ces hits et autres tubes réappropriés par untel ou unetelle, histoire de rendre un vibrant hommage à cette formation post-punk new-waveuse anglaise qui a marqué les années 80 et 90 de son indéniable et indélébile empreinte musicale.
Et lorsque Marc Collin, musicien, compositeur, producteur et arrangeur bien de chez nous, entre autres cofondateur du projet Nouvelle Vague, décide d’adapter The Cure à sa propre sauce en s’emparant de 13 compositions du répertoire de « classiques » de Robert Smith et les faisant toutes réinterpréter par une seule et unique personne, la chanteuse et actrice américaine Chrysta Bell, muse de David Lynch (vue dans la 3ème saison de Twin Peaks) pour laquelle ce dernier a écrit plusieurs textes de ses anciens morceaux. Et comme les chiens ne font des chats, le résultat est plutôt mélancolique, sombre et crépusculaire, tout à fait à l’image des ambiances des films de Lynch, dans l’esprit angoissant, morbide et palpable, limite d’épouvante (The forest), de certaines de ses BO.
S’il est parfois difficile de reconnaitre certains titres de The Cure malgré la présence par exemple de The walk, avec un côté baroque, de A night like this, très proche de l’original et plus joyeux que le reste de l’album, ou de Lullaby, à la manière lente et saccadée d’un Depeche Mode, on est un peu déçu du timbre vocal éthéré de miss Bell, grave, enfantin (sur Dressing up et Three imaginary boys – très typé comptine tournoyante - ; Friday I’m in love – genre atmosphère sonore de manège -), plaintif (sur le doux The drowning man et le lent Charlotte sometimes – le 1er single -), énigmatique et monocorde comme en retrait (sur Just like heaven), tout comme du mixage quelque peu planant (Seventeen seconds ; One hundred years) et répétitif (Lost). Une œuvre certes toute à l’honneur du cultissime The Cure mais qui manque d’intensité, sans (aucun) doute d’un petit supplément d’âme impénétrable et de nuances lumineuses, si cher à son créateur mythique et leader incontesté d’origine britannique….

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique