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L’auvergnat chante Brassens à la Coopérative de Mai

le  25/06/2021   chez Flower Coast





Georges Brassens n’aurait sûrement pas à rougir en entendant cette compilation version « hommage » entièrement dédié à sa personne, aussi bien pour le centenaire de son auteur (né le 22 octobre 1921) que pour les 40 ans de sa disparition (mort le 29 octobre 1981), tant le choix à la fois des chansons - à travers certains de ses plus grands succès -, comme des interprètes choisis – la scène locale clermontoise -, est fort judicieux et plutôt assez original. Et pardi : un collectif de 9 groupes et chanteurs d’Auvergne, tous issus des musiques actuelles dites aussi du « cru », tous réunis autour de la Coopérative de Mai, une salle de concert française située à Clermont-Ferrand, qui revisitent à leur sauce comme à leur manière plusieurs titres phares du grand libertaire Georges.
C’est sûr, vous n’allez pas être déçu à l’écoute de ces reprises enregistrées dans les conditions du live, pour quelques-unes difficiles à reconnaître (Les copains d’abord, pardon, Friends come fast de Foxhole, une formation punk-rock de 4 musiciens qui n’a rien à envier aux Sex Pistols), mais pour d’autres, remises au goût du jour actuel de façon véritablement différente par rapport au format originale de l’époque. Il suffit de voir ce qu’a fait Les Mamans du Congo et Rrobin avec Chanson pour l’Auvergnat (plus parlé que chanté style électro/hip-hop aussi syncopé que percutant), ou bien Mustang avec Le petit cheval (genre comptine folk-country chaloupée), ou bien alors Raka & Rrobin avec Hécatombe (typé rap et slam sur fond de piano), ou bien encore Sourdure avec Supplique pour être enterré à la plage de Sète (proche de l’incantation, entre la transe des derviches tourneurs et la vocalise des Polyphoniques Corses).
Bref, le résultat est pour le moins surprenant, d’autant qu’on ne l’attendait aussi divers et varié ! Oubliez le côté folklorique traditionnel, excepté sur Il n’y a pas d’amour heureux avec Comme John et Albin de La Simone (tiré d’un poème d’Aragon à la mode rétro, à la fois douce, légère et posée) et concentrez-vous plutôt sur la formule duo de Pain-Noir & Balzane avec La marche nuptiale (à la cadence entêtante et aux voix fragiles), sur celle électro/rock de Belfour avec Heureux qui comme Ulysse (ballade lumineuse au timbre enfantin), ainsi que sur celle de The Doug sur La mauvaise réputation (le 1er extrait mâtiné d’électro dansant, d’un entrainant évident et d’une approche tour à tour étonnante et désabusée, des plus convaincants qui soit).
L’un de nos monuments de la chanson hexagonale peut dormir sur ses 2 oreilles (ou, du moins, ce qu’il en reste !), ces artistes ne l’ont pas trahi ni manqué de respect, loin de là : ils l’ont tout simplement relus très librement et ainsi replacé sur le devant de la scène dans un contexte inattendu voire un tantinet « rock’n’roll », histoire que les générations à venir n’oublient pas qui il était et, surtout, ce qu’il a apporté au patrimoine culturel bien de chez nous et, plus précisément, aux textes modernes, évocateurs et souvent insolents.

C.LB



 
 
 
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