en 
 
 
cinema
Musique concerts festival actu   > sorties <

 
 

Po’Boy : ZoolectrO

le  18/05/2018   chez PIAS





Serait-ce donc un disque de sorcellerie, branché transe vaudou ou bien alors tendance satanique que l’on nous propose ici, tel qu’on pourrait tout à fait l’imaginer en voyant la pochette ? Rien de cela véritablement, tout juste ensorcelant à plus d’un titre d’afrobeat revu et corrigé à la sauce moderne voire du futur, mâtiné d’électro, de funk, de rock, de blues et de hip-hop, ainsi que d’effets synthétiques, de percussions exotiques et de pop sophistiqué ! Un drôle de mélange initié à la base par le franco-espagnol Mathieu Insa alias Matéo, leader au sein du groupe Po’Boy, formation franco-congolaise composé de 5 membres dont 2 filles qui composent, chantent et mixent astucieusement plusieurs influences ou genres musicaux ensemble, histoire de jouer à fond la carte d’une world music fusionnelle aussi rythmée qu’ondulante et aussi dansante qu’iconoclaste.
Un sacré métissage pour le moins entraînant et entêtant qui se retrouve à travers les 13 nouveaux morceaux de cet opus à forte ambiance tribale et aux multiples sonorités inspirées, comme on peut le constater sur la majorité des chansons (Lunettes ; Physical love – le 1er single avec une basse typiquement africaine -), parfois plus parlée que chantée (Waltz ; Pillow talk ; Hurlent les loups – avec des riffs de guitares aiguisées un peu stridentes -), parfois très vibrante (Who dat people), parfois bien chaloupée (Commigo – avec un sax et des chœurs qui répondent au chanteur -) et parfois tout en douceur intimiste (No worries no war – mélodie crescendo avec des guitares électriques en écho -), aux belles voix féminines (Sorrow terars and blood – reprise de Fela Kuti - ; Zen ; Need something – timbre vocal féminin trafiqué du type vocoder -), ainsi qu’aux chœurs chatoyants (Besoin d’elles ; Zooloutro – un intermède vocal -).
Impossible de ne pas résister à cette musique groovy particulièrement prenante, tour à tour chaude, cadencée et quelque peu « bricolée » sur les bords, sur fond de chants à la fois feutrés et veloutés ! Comment ne pas y entendre des tonalités afro-jazz proches de précurseurs tels que Tony Allen, Manu Dibango, Angélique Kidjo, Hugh Masekela, Kelis, Common, Drake, Wizkid, sans oublier Fela Kuti (fondateur du courant Afrobeat) et donc, tout naturellement, Seun et Femi Kuti pour ne citer que certains des plus connus ? Un voyage multiculturel autant (d)étonnant qu’inclassable, accompagné d’illustres musiciens et réalisé par John Reynolds (Seun Kuti ; Sinéad O'Connor ; Brian Eno ; Robert Plant), comme on aimerait en écouter...et en danser plus souvent (à ce sujet, vous pourrez vous trémousser lors de leur concert au Flow à Paris le 23 mai prochain) !

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique