Ginkgoa : One time

le  15/06/2018   chez District 6/Sony ATV Publishing





Le mélange des genres peut parfois faire très bon ménage si seulement il est dosé aussi convenablement qu’astucieusement. L’électro dansant et le swingue d’antan semblent bien se marier ensemble, d’autant plus qu’ils donnent une sacrée envie de bouger avec le premier et un bon coup de jeune pour le second. Le tandem Ginkgoa, composé de la chanteuse new-yorkaise Nicolle Rochelle (qui fut Joséphine Baker dans le spectacle de Jérôme Savary intitulé A la recherche de Joséphine en 2008) et du compositeur et instrumentiste parisien Antoine Chatenet, l’a parfaitement compris et réussit à nous distiller une ambiance énergique et folle(ment) moderne sur les 5 titres de leur premier EP.
En effet, leur Future swing propose un rythme certes quelque peu répétitif – on retrouve presque les mêmes cadences, les mêmes effets et les mêmes gimmicks d’un morceau à l’autre à quelques variantes près - mais entraînant et entêtant au possible, formaté pour faire danser le plus récalcitrant d’entre vous sur n’importe quel dancefloor existant. Une musique capable de bien des prouesses comme celle de devenir le 1er single (One time), de placer des sonorités de trompette et un break rapé (Boy bounce), de garder un timbre vocal aussi doux qu’enfantin, aussi cajoleur qu’étourdissant et aussi chaud qu’acidulé (Don’t give a dawn), de doubler la voix de l’interprète principale et même de trafiquer une autre cette fois masculine (What we do), et de rajouter des effets pour égayer encore plus la chanson (Got to gimme).
Il n’y a pas à (contre)dire, ce procédé fonctionne à merveille, alternant subtilement mélodie jazz/pop élégante et beats synthétiques enlevés pour notre plus grand plaisir, celui d’entendre quelque chose qui change un peu de la trance actuelle ou de la house music version French Touch. C’est sans aucun doute pour toutes ses bonnes raisons que le groupe joue un peu partout dans le monde et va bientôt tourner dans toute l’Europe ainsi qu’en Amérique du Nord. Comme quoi la fusion new-yorkaise/parisienne plus ou moins rétro a un bel avenir devant lui...

C.LB