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Féloche : Chimie vivante

le  14/09/2018   chez Silbo Records





Le moins que l’on puisse dire, c’est que cet album sort vraiment de l’ordinaire, dans un style musical farfelu comme on en fait plus au moins depuis les années 70 voire 80, un peu fantaisiste, un peu foutraque, un peu de bric et de broc, avec des rythmes atypiques, des effets synthétiques dits expérimentaux et parfois avec écho, des ambiances électro plus ou moins psychédéliques, des élucubrations textuelles poétiques entre le parlé, le susurré et le chanté, des voix enfantines ici et là, des vocalises de diva – celles de la cantatrice Julia Wischniewski - hautes perchées aussi, et même quelques petites touches de mandoline pour accompagner délicatement l’ensemble. Bref, tout ce « petit monde » musical est sorti directement de l’esprit certes débridé mais plutôt inspiré de Féloche, alias Félix Le Bars, un auteur, compositeur, interprète et musicien qui a officié autant dans un groupe punk ukrainien qu’avec la formation The Mandolin’s Orchestra (et pour cause !).
Pour son 3ème opus, l’artiste (dans tous les sens du terme) nous gratifie de 11 titres plus hétéroclites les uns que les autres, passant de la ballade pop tournoyante et cadencée (Le miroir) pour ne pas dire parfois dansante (Crocodiles) à celle épurée et sautillante (Combien y a-t’il ?), d’une autre douce, nonchalante et clopin-clopante (Tara tari – le 1er single - ; Manjo ; Fais l’effet) à une suivante plus lourde genre marche (Colombine), d’un instrumental court et entêtant (Rien de secret) à une chanson lymphatique mais allant crescendo (Je crie). On a la très nette impression que ces morceaux souvent étincelants ou spontanés, dont certains résonnent encore légèrement rétro, ont été sortis d’un tiroir où ils attendaient sagement que, par exemple, un producteur avisé ait envie de se faire (un malin) plaisir.
C’est sûr que ce drôle de « cirque » dénote un tant soit peu dans le paysage musical français actuel mais ça a au moins le mérite d’exister (n’a-t’il pas été nominé aux Victoires de la Musique en 2015 dans la catégorie révélation scène ?), de jouer sur des tonalités aussi burlesques que désordonnées, aux atmosphères jubilatoires et toujours en mutation, tel un scientifique à la recherche de la plus petite note ou du moindre ricochet sonore qui pourrait bien faire avancer ou du moins évoluer la machine. C’est certain que ça ne va pas plaire à tout le monde mais le jeu semble en valoir néanmoins la chandelle, même lorsqu’on a 44 ans...

C.LB



 
 
 
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