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Cali : Cali chante Léo Ferré

le  05/10/2018   chez BMG





C’est toujours une très bonne idée que de vouloir reprendre des textes comme des chansons d’artistes qui ont marqué les esprits depuis plusieurs générations, des morceaux incontournables pour ne pas dire des titres mythiques que chacun doit avoir en tête ou, à défaut, au moins connaître de nom, d’autant qu’ils doivent faire partie de notre culture générale. Alors quand un chanteur comme Cali propose de « rééditer » à sa façon 16 des classiques et autres standards de l’une des figures certes regrettés mais néanmoins emblématiques de la chanson française comme Léo Ferré, on attend impatiemment de voir le résultat et de quelle tournure « respectueuse » il lui a rendu hommage fidèlement.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’y est pris d’une drôle de manière, à la fois au niveau de l’orchestration (répétitive, entêtante, cadencée, synthétique, parfois simplement au piano – celui de Steve Nieve, pianiste entre autres d’Elvis Costello, d’Alain Chamfort et de feu-David Bowie - ou à la guitare – celle de François Poggio, guitariste notamment d’Etienne Daho -) comme des arrangements (tour à tour épurés, délicats, acoustiques, crescendo, lourds, angoissants, saturés, mécaniques, déglingués et expérimentaux), ainsi qu’au niveau de l’interprétation (la voix soit cassée, soit parlée, soit criante, soit engagée, soit précipitée voire fiévreuse limite endiablée, soit alors éraillée ou encore éreintée).
Si malheureusement Cali n’arrive pas toujours à être juste ni adapté, débitant (trop) rapidement (entre autres sur Vingt ans et Les étrangers), incapable de monter son timbre plus haut (notamment sur C’est extra et Thank you Satan) ou alors trop du style assez juvénile (sur Les anarchistes), il se rattrape fort heureusement sur d’autres tel que La mélancolie, Ils ont voté, Ni Dieu ni maître, Jolie môme (avec écho), Les poètes (entièrement parlé), allant même jusqu’à ressembler aux originaux (La mémoire et la mer ; Avec le temps).
Il est sûr et même évident qu’un grand amateur de Léo Ferré ne s’y retrouvera pas vraiment question sonorités musicales (les riffs au larsen dans Le flamenco de Paris) et tonalités vocales (la voix tremblante dans Paris je ne t’aime plus), mais le jeu en vaut pourtant la chandelle. S’il est rare qu’un « troubadour » reprenne un tel répertoire aux textes poétiques particulièrement puissants, d’ailleurs peu enclin à attirer les foules et surtout les plus jeunes pourtant gros consommateurs de mélodies, il faut reconnaître que ce pari fou a au moins le mérite d’exister – chapeau l’artiste de 50 ans pour son 8ème album studio ! - et de nous permettre de réentendre quelques « tubes » indémodables de la trempe par exemple d’un intemporel C’est extra, d’un Avec le temps ou bien encore d’un Jolie môme !
P.S. : Cali fera une grande tournée hexagonale dès le 4 octobre prochain (à Nantes) et sera en concert à Paris au théâtre Dejazet le 24 octobre...

C.LB



 
 
 
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