Anti-Flag : American reckoning

le  28/09/2018   chez Spinefarm Records UK





On peut très bien jouer et chanter du rock, tendance hardcore mâtiné de punk par exemple, et vouloir de temps à autre se faire plaisir en interprétant ces propres compositions – et certaines des autres – en version acoustique à la manière unplugged, histoire de calmer quelque peu le jeu ! C’est justement ce qu’a décidé de faire le groupe américain de Pittsburgh Anti-Flag avec quelques-uns des titres de ses 2 derniers albums, plus 3 reprises – et non des moindres ! – ces dernières de façon plus orchestrée, plus cadencée, plus saccadée, plus effrénée même, voire plus lourdes aussi que les originaux, riffs électriques bien en avant !
Pour leur 12ème opus – et oui, déjà ! -, les 4 musiciens de ce combo underground engagé s’en donne à cœur-joie, à travers 10 morceaux n’excédant pas pour l’ensemble 30 minutes (ou si peu !), dont 7 à la guitare seulement, la voix bien criante de vérité, voire rageuse limite intempestive, et les chœurs fédérateurs (The debate is over ; Set yourself on fire), entêtants (Brandenburg gate), énergiques à souhait (Trouble follows me – avec un violon en prime ! -), soulignés au possible (American attraction), politiquement affichés (Racists) et au débit rapide (When the wall falls). Si on a un peu de mal à reconnaître Gimme some truth de John Lennon, on aura plus de facilité à retrouver les respectueux For what it’s worth de Buffalo Springfield et Surender de Cheap Trick.
Passer au « phonique » sans y apporter sa petite touche personnelle aurait été une gageure de leur part ! Raison de plus pour se laisser aller à un rythme énervé et à une interprétation certes mélodieuse pour ne pas dire harmonieuse mais parfois excessive – faut bien que ça passe, même en force ! -, d’autant que le timbre du chanteur (et guitariste) Justin Sane nous fait irrémédiablement penser à celui populaire de chanteur Shane MacGowan des Pogues. Quoi qu’il en soit, ça fonctionne parfaitement, même en petit « comité »...

C.LB