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Mo Cushle : Ma chair, mon sang

le  15/03/2019   chez Mirador





Ne pas confondre le titre de cet album avec celui quasiment identique d’une chanson de Johnny Hallyday, Ma chair et mon sang, sortie en 2005 sur l’album Ma vérité ! D’ailleurs, il serait difficile de se tromper avec le nom plutôt singulier de l’artiste ou plutôt celui du projet musical qui nous intéresse ici, tant il sort quelque peu de l’ordinaire : Mo Cushle ou, si vous préférez sa traduction du gaélique, Ma chair mon sang, histoire de faire « corps » et âme en cadence avec 11 compositions pop plus évanescentes et synthétiques, plus planantes et acoustiques, bref, plus ambiantes et électroniques les unes que les autres !
Ce qui frappe tout de suite à l’écoute de son 1er album, c’est la beauté et la fragilité de cette voix aussi envoûtante que stylisée, voire aussi ensorcelante que nuancée, d’un beau grain suave et clair capable de passer par plusieurs octaves sans aucune difficulté apparente. La rousse demoiselle à qui appartient ce joli filet vocal, nous offre une sorte de pop organique faite de vibrations et de distorsions énigmatiques (J’ai tué un éléphant – un intermède avec un extrait de texte parlé -), de beats et autres effets (Fahrenheit – nom donné à son précédent EP et à nouveau repris au final en version folk acoustique sans presque aucune parole dite si ce n’est une voix en totale liberté -), de ballades un peu plus syncopées (Fais tes valises), un peu plus épurées (Les choses qui ne se font pas – avec des changements de rythmiques -), un peu plus datées (A pleines dents – au piano jazzy limite swing légèrement passéiste -), un peu plus élevées (Les enchaînés – au vibrato comme suspendu -), un peu plus haut perchées (One – tout en chœur -), ou un peu plus expérimentées (Le morceau de cire – à travers une atmosphère aussi profonde que mélancolique -).
Si certains passages dénotent du reste de par leurs arrangements parfois chatoyants, parfois bigarrés, il faut reconnaître que l’esprit général est assez particulière, jamais là où on pourrait l’attendre. Il y a autant d’émotions que de psychédélisme (Ivory – le 1er single où les vocalises semblent aériennes comme en lévitation -), autant de sophistication que d’artificiel (Cabinet of hostilities – bien enlevé), qui nous donnerait presque envie de plonger dans ces douces tonalités virtuoses et autres voluptueux exercices sonores. 10 ans de scène (notamment avec Gotan Project, Tom Fire, Make The Girl Dance...), ça vous marque une femme, l’auteure, compositrice et interprète Marion Corrales, dans son futur parcours artistique pour le moins original et captivant : à suivre donc de très près....

C.LB



 
 
 
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