Condore : Jaws

le  03/05/2019   chez Jaune Orange/PIAS





Derrière ce nom plus ou moins énigmatique qui pourrait très bien être attribué à celui d’un groupe, se cache celui d’une pianiste Léticia Collet, claviériste de la formation indé de folk belge (originaire de Liège) intitulée Dan San (elle occupe également le même poste avec l’artiste belge Noa Moon). Ce n’est pas la 1ère fois que l’un des membres d’un combo décide de franchir le pas, à faire cavalier seul avec un « side-project » et de tenter sa chance en solo. Il en résulte donc un EP de 4 titres pop d’une tonalité éthérée et d’une sonorité évanescente.
Piano acoustique léger de rigueur et arpèges en prime – et pour cause ! -, l’instrument est omniprésent sur les 4 morceaux bien en avant voire un peu plus que la voix de Léticia certes douce, à la fois fragile, émotive et aérienne, parfois enfantine, parfois haut perchée ou bien en choeurs sur fond d’écho, mais un chouia triste, plus en arrière, plus en retrait, plus timide, bref, plus réservée. C’est ce que l’on peut découvrir sur les comptines épurées et entêtantes (Lootus), répétitives et tournoyantes (Love zombies), ainsi que sur les ballades mélancoliques, soient aux nappes électro et à la mélodie planante (Boring – le 1er single -), soient aux ambiances plus profondes par petites touches nuancées, cadencées limite sautillantes (Impossible).
Produit par Yann Arnaud ((Syd Matters ; Air ; Phoenix ; Dan San – tiens, tiens ! - ; Pale Grey ; O), voilà une petite galette pour le moins astrale, sensible, organique, intime, atmosphérique et même hypnotique, tout en finesse, en délicatesse et en harmonie, qui semble tout à fait correspondre à l’esprit musical de son sextuor cité ci-dessus. A découvrir donc...

C.LB