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Marjolaine Karlin : Tatoo toota

le  17/07/2019   chez Les Psychophones Réunis/Modulor





Des ambiances sonores savoureusement bigarrées, tour à tour exotiques et ondulantes, évaporées et planantes, cadencées et nonchalantes, autour de textes plus ou moins poétiques, le tout servi avec une voix qui se veut différente à chaque fois, c’est-à-dire chuchotée, fluette, espiègle, vaporeuse, cassée, diaphane, juvénile, douce, haut perchée, grave, bref, particulièrement nuancée. C’est tout cela que l’on peut retrouver dans le nouvel album de Marjolaine Karlin (ex-le groupe Wati Watia Zorèy Band), une chanteuse et musicienne (guitariste) française qui interprète ici 10 compositions aussi bien en français qu’en anglais et même en yiddish.
Il y a là vraiment de tout, autant de la ballade tropical à l’instrumentation d’ailleurs, les effets comme les chœurs (Tatoo – le 1er single -), que celle épurée puis chaloupée tout en allant crescendo (Comment rompre), autant de la chanson à textes avec percussions et sifflements (Madame la chanson) que celle chantée en anglais dans un rythme entêtant (Jewish cemetery), autant de l’atmosphère synthétisante comme en apesanteur et traînante à la Tom Waits (La fièvre – en anglais aussi avec des cuivres jazziques clopin clopant un peu passéistes -) que celle saccadée au timbre vocal en écho (In geto), autant de chœurs a capella (le court Boat train) que de guitare acoustique (L’océan retrouvé), autant d’esprit tournoyant voire dansant (Jaipour) que celui légèrement anachronique (La vérité).
Un tel style musical, aussi gracieux, tendre et hétéroclite soit-il, ne peut qu’attirer les fans et autres spécialistes de musiques sortant des sentiers battus ! C’est évident pour ne pas dire certain que ses influences venues de l’Océan Indien – surtout de l’île de la Réunion où elle a vécu – comme celles entretenues lors de sa collaboration avec Rosemary Standley du groupe Moriarty (présente sur La vérité), ne peuvent qu’apparaître indéniablement ici et parfois en filigrane à travers ce disque sans frontières qui oscille entre le maloya et la musique yiddish, le blues et l’électricité urbaine, le folk délicat et la pop inventive. En résumé, un vrai « bazar » foisonnant, certes fantasque mais mélodique, qui ravira sûrement un grand nombre de connaisseurs...

C.LB



 
 
 
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