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Clio : Déjà Venise

le  30/08/2019   chez uGo&Play/Un Plan Simple/Sony Music





Prenez une auteure, compositrice et interprète française qui n’a peut-être pas une voix qui s’impose mais qui écrit des textes pleins d’une juste prose tout en nuance drôle, des producteurs, réalisateurs et arrangeurs au goût immodéré pour les claviers électroniques, les sons organiques, les boîtes à rythmes hypnotiques et les nappes mélodiques, et vous obtenez un disque de pop légère et ambiante plutôt entêtante, aussi sautillante que planantes et aussi entraînante que nonchalantes ! Elle, c’est Clio, 31 ans et originaire de Besançon, et eux, ce sont Florian Monchatre et Augustin Parsy, le premier ayant collaboré notamment avec Luce, Rachid Taha, Mathieu Boogarts, Anna Karina et Salif Keita, et le second, ingénieur du son et compositeur.
Fort de ce bagage non dénué de compétence comme d’expérience, les 3 « artistes » ont accouché d’un 2ème album (après le 1er sorti en 2016) assez cadencé tout en restant à la fois sobre, fin et délicat, alternant rythme enlevé (T’as vu – le 2ème single -) et tonalités trafiquées (Au bar de l’oubli), tempo miroitant (Amoureuse – le 1er single -), voire tournoyant (Tristan – avec un joli touché pianistique -) et ballade clopin clopant (Sur les horodateurs), instrumentation syncopée (Déjà Venise) et flûte espiègle (Nous perdre au Louvre), atmosphère intimiste limite mélancolique (Romy S.) et sensations aériennes (Des pas dans la neige), reprise modifiée (celle de Porque te vas dans une version plus dansante que l’originale) et duo épuré (celui acoustique sur Sous l’averse, avec Ours, le fils d’Alain Souchon).
11 titres charmants qui ne manquent certes pas de malice ni de tendresse et encore moins de candeur, mais simplement de présence vocale, parfois un peu modifiée (au vocodeur), ici, plus parlée que chantée, là, heureusement détachée ou bien alors perchée, néanmoins souvent couverte par les 2 collaborateurs en pleines recherches, bidouillages et autres effets sonores. A croire que la direction musicale a pris le pas sur le timbre vocal !
Quoi qu’il en soit, ils ont misé sur une réelle forme de classicisme de la chanson française tour à tour à la mode et très à l’ancienne (on pense au début de certains groupes synthétiques hexagonaux dans les années 80), le tout au service d’une langue autant ciselée que raffinée, défendue ni trop haut ni trop fort. Bref, une curiosité à aller voir en concert lors de sa grande tournée en France qui débutera le 8 octobre pour finir le 6 mai 2020, dont le 22/10 au Café de la Danse à Paris....

C.LB



 
 
 
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