en 
 
 
cinema
Musique concerts festival actu   > sorties <

 
 

Pierre Daven-Keller : Kino music

le  27/09/2019   chez Kwaidan Records





Impossible que cet artiste-là n’aime pas ou ne soit pas passionné par la musique de films, son 4ème opus en est truffé sous forme d’une suite de fausses bandes originales en majorité instrumentale où s’écoulent agréablement des variations sonores très connotées années 60/70 qui vont de l’ambiance polar à celle du western, de la comédie mélancolique ou romantique à celle plutôt franchouillarde ! Bref, une sorte de medley ambiant que n’aurait sûrement pas renié ses pairs et autres compositeurs de renom !
Pierre Daven-Keller est celui qui a imaginé cet album-concept orchestral et sensuel, composant, arrangeant et produisant ses 14 morceaux oscillant d’un style à l’autre avec une légèreté, une qualité et une évidence déconcertantes. On aurait presque tendance à croire qu’il a « copié » quelques illustres auteurs (on pense entre autres aussi bien à Ennio Morricone qu’à Philippe Sarde, en passant par Michel Magne, Burt Bacharach, Jean-Claude Vannier, John Barry, Georges Delerue et même Serge Gainsbourg) mais l’homme a su éviter les pièges tendus - et trop tentant – qui auraient déclenché bien des réactions critiques (cinématographiques ?) à son encontre.
Loin de là, les quelques rares similitudes s’arrêtent ici pour nous offrir une atmosphère des plus rétro voire des plus kitsch qui soit. Que la présence d’un quatuor à cordes du type sobre (Champ magnétique) ou celle seyante d’un clavecin et de cuivres (Corniche Kennedy) fasse son apparition, et c’est l’ouverture à de multiples possibilités aux tonalités très expressives (bossa-nova cadencée pour le moins festive sur Melancholia, Intermezzo retro et Tatoo totem – avec Helena Noguerra en guise de choriste - ; belle mélodie aérienne sur Easy tempo et La fiançée de l’atome – le 1er single avec cette fois la voix d’Helena Noguerra - ; tonalités sautillantes à l’anglaise avec une guitare électrique sur Dakota Jim et Jerk ou un orgue sur Farfisa ; trompette vibrante sur Daïquiri ; pop dansante sur Salvaje corazon – interprétée en espagnol par Arielle Dombasle puis, ensuite, réinterprétée par Mareva Galanter sur Cuore selvaggio, le même titre mais en version italienne - ; et sifflements façon Il était une fois dans l’Ouest sur Sirocco).
Tout cela est d’autant plus normal que Pierre Daven-Keller a été l’accompagnateur de scène ou, si vous préférez, l’arrangeur de Dominique A et de Philippe Katerine (notamment sur les BO composées par ce dernier), ainsi que dc Miossec et François Breut, sans oublier sa participation au disque d’Anna Karina, Une histoire d’amour, composé par Katerine. En un mot, l’homme a de le ressource comme de la bouteille et ça se sent ou, du moins, ça s’entend ! Tant mieux, nous, on aime quand ça résonne finement et délicieusement façon easy-listening....

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique