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Kyrie Kristmanson : Lady lightly

le  10/01/2020   chez IKI Records





L’artiste canadienne Kyrie Kristmanson est à l’image de la pochette de son nouvel album, c’est-à-dire singulière, voire bizarre et même étrange, un peu iconoclaste sur les bords, un mélange d’ambiances vocales et de représentations sonores plus ou moins bidouillées comme le collage visuel que l’on peut voir sur ce disque. C’est que cette auteure, compositrice et interprète originaire d’Ottawa ne semble pas vouloir à tout prix rentrer dans une case très particulière ou un moule bien défini à l’avance, mais plutôt jouer la carte de la touche-à-tout dans un domaine musical qui varie d’un enregistrement à l’autre.
En effet, après avoir tâtée du folk (son 1er opus, The Kyrie K groove, sorti en 2006), puis un peu de tout à la fois (mixage de folk, jazz et chant traditionnel dans Origin of stars, sa 3ème galette sortie en 2010) jusqu’à varier les plaisirs avec un quatuor à cordes bien de chez nous (Modern ruin en 2015 avec la participation du Quatuor Voce), la voilà qui se lance, pour son 5ème CD, dans une sorte de recherche mélodique légèrement évaporée, aussi bien électro au rythme expérimental plutôt industriel (Gateway sin, martelé façon new-waveuse genre Depeche Mode à ses débuts !) que ballade harmonieuse et poétique (Andromeda star, le 1er single avec la présence du groupe électro-pop fondé à Versailles, Saint Michel), tour à tour vibrante (l’étincelant Bird of pleasure) et tournoyante (le syncopé That killer curiosity ; Mon héroïne, déjà présent sur le EP sorti en février dernier), éthérée et enveloppante (Wanton one, au synthé comme posé sur un nuage), dansante et entêtante (Garden of Mrs. Woolf, avec une boîte à rythmes), sur fond de petites touches électroniques cadencées (A girl like you) ou bien de guitare acoustique épurée (Songe d’un ange, un 2ème single lumineux et en duo avec le compositeur et percussionniste britannique Brendan Perry, membre de la célèbre formation Dead Can Dance, qui chante ici en français).
Mais ce qui singularise ces 10 chansons, c’est bien ce timbre vocal incantatoire intense, très doux et haut perché, fébrile et juvénile comme en suspens (tel qu’on peut s’en rendre compte sur le lent Bridge between worlds), parfois doublée et trafiquée, qui donne vraiment l’impression que l’orchestration et les arrangements ne sont là que pour apporter un certain relief à l’ensemble et mettre bien en avant son beau filet de voix, histoire d’envelopper au mieux ses textes et ses vocalises. Le résultat est prenant pour ne pas dire envoûtant et charismatique au possible : d’ailleurs, vous pourrez en juger sur pièce lors de son concert à Paris, le 4 décembre prochain à La Maroquinerie...

C.LB



 
 
 
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