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Gauthier Toux : For a word

le  31/01/2020   chez Shed Music/L’Autre Distribution





Sommes-nous ici en présence d’une forme de jazz dite synthétique, de pop indépendante, d’une instrumentation analogique fantasque, d’expérimentations sonores psychédéliques ou bien alors d’un échantillonnage de tonalités électro plus ou moins déglinguées ? Un peu de tout cela à la fois avec le nouveau projet de Gauthier Toux au sein de son quatuor For a Word, une formation « franco-suisse » composée de la chanteuse lucernoise Lea Maria Fries, du pianiste de 26 ans à la double nationalité Gauthier Toux, du bassiste français Julien Herné (Axel Bauer ; Eric Legnini ; Vincent Peirani ; Nicolas Folmer ; Guillaume Perret) et du batteur genevois Valentin Liechti.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette approche musicale est plutôt originale, sortant de l’ordinaire traditionnel que l’on peut entendre habituellement sur les ondes mais loin d’être totalement radicale, plus émotionnelle et « contemplative » (auditivement parlant) que festive ou dansante. Il y en a vraiment pour tous les goûts, de l’instru grave et planant mais néanmoins cadencé et percutant (For a word) à la marche un peu robotique voire figée à la Kraftwerk (Prinzess – le 1er single -), du piano délicat, profond et mélancolique (Thinking of a cloudy ground part I ; Why does it make a difference) à une ambiance rythmée aussi enlevée qu’entêtante (Sense of complication), de la ballade aérienne crescendo et en écho (Thinking of a cloudy ground part II) au bruitage distordant par petites touches diverses et variées (Grinnin’ in your face).
A l’écoute des 10 titres de ce 4ème album studio de Gauthier Toux (les 3 premiers étaient enregistrés en trio), on aurait presque tendance à croire que, par moment, nous sommes face à une sorte d’émanation du travail de Björk, tant certaines compositions – mastérisées par Matt Colton (Christine&The Queens ; Coldplay ; James Blake ; Artic Monkeys) - nous y fait irrémédiablement penser (notamment sur Shipwreck et A thought instead of a strength), surtout de par l’approche « vocalise » de Lea Maria qui, chantant aussi bien en allemand qu’en anglais et français, passe de l’enfantin au convulsif entêtant, du fausset (sur Talk to me) au doux et lent, du haut en bas.
En résumé, un style musical multi-influences, sans frontière, libre, inclassable, bref, déroutant, qui a fait autant le bonheur de plusieurs salles et festivals (ils seront en concert le 12/12 au Paul B/Massy en 1ère partie d’Anne Paceo) que leur joie lors de récompenses reçues (consacré au Concours National de Jazz à la Défense en 2016, lauréat du Rezzo Focal Jazz à Vienne en 2017, et élu "Révélation Française de l'année 2018" par la rédaction de Jazz Magazine).

C.LB



 
 
 
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