Guinea Music All Stars : Séwa

le  24/04/2020   chez Foli Son Productions





Que ceux et celles qui connaissent un peu la musique - dite du monde – d’origine guinéenne savent bien que certains de ses artistes sont reconnus un peu partout à l’international (notamment Mory Kanté – le plus connu -, Djeli Moussa Diawara, Mamady Keita, Sekouba « Bambino » Diabate, ou bien encore Alpha Yaya Diallo) et n’ont donc plus grand-chose à prouver sur le simple fait de proposer des airs extrêmement joyeux, variés et colorés autour de rythmes entraînants et chatoyants aussi dansants que festifs, le tout à l’aide de guitares électriques et de percussions traditionnelles mais également et surtout d’instruments typiquement africains comme par exemple les plus représentatifs tels que la kora, le balafon, le djembé et le ngoni !
L’auteur, compositeur, chanteur et guitariste guinéen Moh ! Kouyaté, pourtant installé à Paris depuis 2007, fait partie de cette nouvelle génération qui tente de métisser les genres, de réveiller l’esprit griot et le patrimoine mandingue tout en croisant astucieusement ses cultures entre elles, qu’elles soient autant modernes qu’ancestrales, histoire de redonner un petit coup de jeune et de projecteur sur ces ambiances afro-funk-beat réarrangées, cadencées à souhait, chaloupées comme il se doit et déhanchantes à plus d’un titre, pour quelques-uns des classiques du patrimoine revus et corrigés à l’heure « musicale » actuelle. Pour l’instant, il n’en a que 4 à nous offrir au sein de son nouveau projet intitulé Guinea Music All Stars (avec la présence de plusieurs chanteurs dont Sekouba Bambino, « la plus belle voix d’Afrique », Petit Kandia, la diva Adama Kouyaté et Mory Kanté), mais il y a fort à parier que le reste à venir sera, du moins on l’espère, du même niveau de création voire du même acabit inventif que ceux-là, c’est-à-dire très groovy (Séwa), bien balancé (Koun feko) et fort sautillant (Anoudjeli), avec une petite pointe hip-hop grâce à l’intervention du rappeur au swing élastique Phaduba (Clandestine).
Rien de plus simple me direz-vous que de remettre à sa place et au goût du jour cette atmosphère ethnique authentique mélodieuse et positive, teintée de blues, de jazz et de pop si vivante, si enlevée et si nuancée, pleine de fraîcheur et parfois de chœur, que nous avons pu entre autre découvrir à l’époque avec Mory Kanté lors de sa « splendeur » (souvenez-vous de Yéké yéké, son tube en 1984 !). Si on retrouve ici et là forcément un peu du tempo de ce dernier, c’est que le jeune et talentueux musicien Moh n’a pas (encore) dit son dernier mot et qu’il a bel et bien l’intention de porter à nouveau haut et fort les nouvelles couleurs musicales de son pays natal à travers des compositions particulièrement lumineuses et inspirées : bref, pour que brille la Guinée à nouveau et longtemps....

C.LB