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Grey Daze : Amends

le  26/06/2020   chez Loma Vista Recordings





C’est tellement rare de rencontrer du rock tendance post-grunge/alternative métal qui soit capable de traduire autant de choses en seulement quelques notes musicales, de provoquer une telle charge émotionnelle et cela à travers une recherche d’ambiances aussi planantes que puissantes, autour de tonalités subtiles, le tout porté par la voix majestueuse, à la fois prenante et envoûtantes, de son chanteur ! Ce petit prodige est notamment l’œuvre du groupe Grey Daze, formé de 4 musiciens américains qui n’avaient pas sorti d’albums depuis....1997. La raison en revient tout simplement au fait que son interprète principal, Chester Bennington, décida à cette époque de partir pour voguer vers d’autres cieux mélodiques tendance nu métal au sein de Linkin Park, rien que cela !
Cette première formation de Chester, qui n’avait sorti que 2 disques depuis 1993, n’a pourtant rien à se reprocher côté rythmes plus ou moins tapageurs qui accrochent tout sur son passage et timbre vocal tour à tour délicat et écorché qui attire indéniablement l’oreille. Raison de plus pour « reformer » le quatuor en 2017 le temps d’un 3ème opus « studio », composé d’inédits, de chansons réenregistrées pour l’occasion et des rééditions de morceaux de plus de 20 ans devenus indisponibles, juste au moment où son vocaliste ne décide de mettre un terme à ses aventures, à tirer sa révérence une bonne fois pour toute et quitter la scène définitivement, en se suicidant la même année avec une corde.
Reste donc 11 titres d’une élégance rare, d’une harmonie quelque peu énigmatique (Sickness), d’une folle nuance à bien des égards (Sometimes), d’une incroyable force évocatrice (What’s in the eye, le 1er single), d’une sonorité appuyée mais sans excès outre mesure (The syndrone), d’une évidente fluidité sonore (In time), d’une envie de se lâcher (Just like heroin), d’un hypnotisme flagrant (B12), d’une sensibilité à fleur de peau (Soul song, 2ème single), d’un style plaintif presque suppliant (Morei sky), d’une gravité à toute épreuve (She shines, aux riffs soulignés), et d’une nonchalance presque festive (Shouting out). Bref, des joyaux rock bien arrangés et joliment travaillés !
Ce qui restera gravé assurément dans nos mémoires, c’est forcément ce chant original, mélancolique, imposant, poignant, tendu et soutenu sur des ballades parfaitement troussées, évoluant au gré de ses humeurs, qui oscille entre le doux et le dur, le mélodieux et le brutal (sans être trop guttural), ces intonations parfois en écho, parfois possédées, parfois criantes de vérité, cette espèce d’inflexion, d’appel au secours qui ne se déclare pas tout de suite tout en invoquant pourtant les dieux. En résumé, Grey Daze, pas toujours reconnu à sa juste valeur, restera sûrement inoubliable pour beaucoup d’entre nous, et cette galette revisitée avec des invités de tout premier ordre (2 membres de Korn entre autres), le plus bel hommage posthume qu’on puisse lui rendre....

C.LB



 
 
 
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