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Petit Prince : Les plus beaux matins

le  04/09/2020   chez Pain Surprises





Si Antoine de Saint-Exupéry avait décidé un jour de porter à l’écran sa célèbre œuvre poétique et philosophique déguisée en conte pour enfants, le fameux Le Petit Prince, il aurait sans aucun doute choisi comme acteur principal Elliot, un jeune auteur, compositeur, chanteur et multi-instrumentiste qui lui ressemble beaucoup avec tout de même quelques très légères années de plus. Arborer fièrement ce titre comme nom de scène est assurément le plus bel hommage qu’il puisse lui rendre, d’autant que cet artiste semble vouloir imprégner sa musique d’une réelle ambiance nostalgique limite psychédélique, d’une véritable tonalité évanescente et d’une certaine atmosphère planante voire aérienne (et pour cause !).
Pour son premier album studio (après 2 EP sortis en 2015 et 2019), Petit Prince ne cache pas son envie de jouer une musique certes artificielle mais lumineuse, une pop électro/synthétique minimaliste qui vibre, ondule et tournoie, 11 compositions qui forment un ensemble de ballades tour à tour entraînantes (Endors-toi ; JSP) et mélancoliques (Les plus beaux matins), cadencées (Tendresse sur canapé) et valsantes (Chien chinois), parfois en écho (Tombe dans mes bras), un peu sourdes (Club Med 2002 ou 2003), bigarrées (Pas tout à fait presque ; Maman 67 interprétée genre gospel « a cappella » sur fond de nappes « religieuses »), pas loin de comptines ou ritournelles espiègles et déjantées (Les amis de mes amis), sans oublier des sonorités entêtantes typées Bontempi bien en avant (l’instrumental Conte breton, à la manière de ceux entendus dans une fête foraine).
Même si ce garçon a écouté aussi bien des chanteurs français (Johnny Hallyday, Daniel Balavoine) qu’étrangers (Janis Joplin) ainsi que des groupes (Pink Floyd, The Doors, Led Zeppelin), il n’en a pas pour autant une voix qui marque les esprits, plus fluette et désabusée, plus lancinante et haut perchée que puissante et affirmée, souvent aidée par des chœurs. Qu’importe, il assume ce manque par un regain d’inspirations délicates, d’explorations mélodieuses et d’arrangements plus ou moins complexes, puisés à la fois dans les années 70/80 et celles d’aujourd’hui, avec un bonheur non-dissimulé de faire partager ses émotions avec le plus grand nombre (il sera en concert à Paris le 21/10 au Point Ephémère).

C.LB



 
 
 
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