Zaïko Langa-Langa : Sève

le  25/09/2020   chez Prozal/Quart de Lune





Non, ce n’est pas le nom d’une seule et unique personne mais bel et bien celui d’un groupe musical populaire, originaire du Congo-Kinshasa (aujourd'hui République démocratique du Congo), formé en 1969. Et quand on vous dit formation, c’est plutôt un sacré collectif d’artistes auquel vous êtes convié, un orchestre très influent composé de plusieurs dizaines de musiciens, chanteurs, animateurs, choristes, batteurs, percussionnistes, synthétiseurs et même danseurs, dont certains, ayant débutés en son sein dans les années 70, deviendront célèbres par la suite tels que le regretté Papa Wemba, Pépé Felly, Evoloko Jocker, Jossart N'Yoka Longo ou bien encore Bimi Ombalé. Mais tous sans exception ont toujours gardé ce style exotique inimitable un savant mélange de « rumba congolaise » bien chaloupée et cadencées, ainsi que de rythmes funk très colorés ? 3 simples accords en boucle et vous voilà partis sur les pistes des bars-dancings émancipés d’Afrique...et d’ailleurs !
Toujours d’actualité 50 ans après ses débuts, Zaïko Langa-Langa nous offre un 37ème album, vibrant et perpétuel hommage à leur musique chatoyante et dansante qui a conquis le monde entier. 14 titres sur un double CD de 2 fois 45 minutes, remplis d’instruments typiques moins traditionnels que modernes, de guitares et basses aux sonorités si caractéristiques – et reconnaissables entre toutes ! – (Yaka m), de voix chatoyantes (Lutonzol) et souvent différentes d’un morceau à l’autre, sans oublier de chœurs aussi puissants qu’ensorcelants (Alita wanyi), tour à tour féminins (Classement sans suite) et masculins (Amour pluriel). Une véritable osmose entièrement dédiée à la joie partagée et la bonne humeur communicative !
Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est mélodieux et accrocheur au possible (Sielumuka folk), rapide (Boh africa) et tournoyant genre farandole (Système ya benda), festif (Bilan négatif) et saccadé à souhait (Sielumka ngwasuma – trépidant au début qui change d’ambiance au milieu -), parfois tambouriné (Ayessa folk), plus parlé que chanté (Ambiance etenga) ou alors ondulant et juste accompagné d’une flûte (Juventus) : bref, une musique à vous faire immanquablement vous trémousser (Ayessa ngwasuma) et vous déhancher sans complexe sur n’importe quel « dance-floor » existant. C’est ça toute la force et la nuance de ces morceaux qui vous tiennent du début à la fin, qui vous poussent irrémédiablement à bouger quelque soit le tempo proposé ! Sacré santé que ce groupe « cinquantenaire », toujours plein de sonorité et de vitalité : longue vie à son « président », Nyoka Longo Jossart, présent sur la pochette ....

C.LB