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Dalhia : Hide my face

le  30/10/2020   chez auto-produit





Sombre, froid, glacé même, lourd, brut, un tant soit peu angoissant, minimaliste et psychédélique à plus d’un titre : c’est sans équivoque le style musical que propose Dalhia, un groupe de dark électro venu du Havre, une ambiance « industrielle » un peu à l’image de cette ville portuaire de Normandie. Là où certaines formations comme les mexicains d’Hocico, les norvégiens de Combichrist, les allemands de Wumpscut, les canadiennes de Zombie Girl, ou bien les belges de Suicide Commando ont tendance à jouer à fond la carte du gothique, du funeste voire du morbide limite trash, le duo français, formé par la chanteuse et compositrice Rachel Geffroy et le batteur et machiniste Simon Vouland, a quant à lui préféré offrir des chansons cadencées plus mélodieuses, plus harmonieuses, bref, plus abordables pour le commun des mortels.
Pour avoir un petit aperçu, il suffit d’écouter leur 1er EP qui renferme 6 morceaux assez identiques dans leur approche sonore (rythmiques lourdes et instrumentations caverneuses) mais qui est ponctué d’effets électroniques entêtants (on retrouve un peu de dark-wave, entre la new-wave et le post-punk), lui apportant un supplément de tonalités plus ou moins mystiques, le tout à la croisée de la cold-wave, du hip-hop et de la pop garage torturée. Il y a d’ailleurs ici quelques réminiscences de groupes anglais des années 80 tels que Bauhaus, Joy Division, The Sisters of Mercy, Cocteau Twins, Dead Can Dance, ou bien encore Clan of Xymox.
Quoi qu’il en soit, on navigue pas très loin de l’esprit des américain(e)s de Cold Cave, de Light Asylum, de Night Sins, de Zola Jesus (de son vrai nom Nicole Rose Hummel), de Youth Code ainsi que des canadiens de Gatekeeper. Dalhia revendique un tempo hypnotique tabassé (Your bitch is my target), clamé (Hide my face – le 1er single -), mélancolique (Sublimation), typé ballade (In love with the snow), au timbre vocal légèrement linéaire, robotique (La marche de la mort) ou alors un peu monocorde (Was it worth it). Avec en prime des textes écorchés aussi soignés qu’universels, aussi puissants qu’« engagés » et aussi forts que revendiqués, ce tandem devrait rapidement créer une « onde de choc » viscérale et dansante d’un nouveau genre (ils ont gagné un concours de nouveaux talents, celui des Inouïs du Printemps de Bourges récemment)...

C.LB



 
 
 
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