Lewis Evans : Le rayon vert

le  22/01/2021   chez ZRP





Il faut croire que la Normandie « française » est capable d’inspirer un tant soit peu les auteurs, compositeurs & interprètes de tout bord, notamment ceux d’origine anglaise, à en juger par la nouvelle production de l’artiste britannique Lewis Evans, ancien leader du groupe pop mélodique The Lanskies. Ce dernier, épaulé pour les arrangements de façon virtuelle depuis Santa Cruz en Californie par David Ivar de la formation Herman Dune via Whatsapp, nous a concocté pendant le 1er confinement un EP en lieu et place d’un album comme il nous l’avait déjà proposé précédemment avec Half way to paradise en 2015 et Man in a bubble en 2018.
4 titres en forme de ballades folk plus ou moins mélancoliques, tour à tour douces (Rock in the sea – le 1er single -), épurées (Hold on), traînantes (Cocaïne – genre démo -) et entraînantes (King of the jingle), accompagnées tout simplement de guitares rythmiques légères, de percussions discrètes et de chœurs chatoyants. Pas une chanson qui ne soit plus sautillante ou bien alors plus lancinante les unes que les autres, juste portée par la voix frémissante et chaleureuse, souvent veloutée, parfois en écho et à peine désabusée, du dandy normand qui joue à fond la carte du sentimental et de l’émotionnel presque à fleur de peau.
Fraîchement installé à Granville et tout récemment papa pour la seconde fois, Lewis Evans ne pouvait que s’imprégner de ces nouvelles expériences intenses pour « accoucher » d’une galette « autobiographique » tout en simplicité et en générosité. Son travail, avec entre autres Keren Ann, Gaëtan Roussel et Juliette Armanet, l’a sans aucun doute aidé à acquérir cette sensibilité et cette délicatesse propres à chacun des morceaux qui ici fleurent bon - et nous fait penser à - un Leonard Cohen, un Nick Cave, un Morrissey ou un Jarvis Cocker. C’est bien là tout le même succès qu’on lui souhaite promptement...

C.LB