en 
 
 
cinema
Musique concerts festival actu   > sorties <

 
 

Arabrot : Norwegian gothic

le  02/02/2021   chez Pelagic Records





Pour ceux qui ne le savent pas encore, Pelagic Records est un label indépendant allemand, fondé en 2009 par Robin Staps (guitariste du groupe The Ocean), dont les genres musicaux varient du métal progressif au post-métal en passant par le post-rock. A travers une liste non exhaustive d'artistes tels que Cult of Luna, Envy, God Is an Astronaut, Hypno5e, Khoma, Klone, Kruger, Lost in Kiev, MONO, ou bien encore pg.lost, se trouve un groupe de noise-rock norvégien créé en 2001 du nom d’Arabrot – nom d’une décharge à Haugesund dont la formation est originaire – à l’approche sonore plutôt puissante et assez singulière, à l’ambiance plutôt mélancolique voire triste ou déprimante et même sombre ou glacial, limite angoissante mais rarement effrayante.
Pour au moins leur 10ème album (eh oui, déjà !), les 4 membres ne se sont pas privés de nous offrir des rythmes ambiants certes lourds (Hounds of heaven) et cadencés (Deadlock) mais néanmoins mélodieux, aux gros sons de basse (Carnival of love), aux synthés bien en ordre de marche (The rule of silence) sous l’emprise d’effets macabres dits aussi industriels (The moon is dead – avec un sax plaintif -), parfaitement frappés grâce à une batterie, des synthés et des chœurs fort soutenus (Feel it on) pour ne pas dire marqués par le jeu d’une basse percutante et de cuivres « exotiques » (Hailstones for rain), à l’esprit parfois flamboyant (The lie), harmonieux (The crows) ou planant-majestueux (le bluesy Hallucinational).
Outre une approche plus ou moins radicale du rock tel qu’on a peu l’habitude de l’entendre, il y a la voix du chanteur Kjetil Nernes – faisant également office d’auteur, de compositeur et de guitariste – qui passe allégrement de la complainte style incantation à l’angoisse montante, du punk désabusé et hargneux à la Sex Pistols (l’agressif The night) au plus ou moins parlé (sur les 3 intermèdes assez courts), du presque crooner (Deadlock) au timbre trainant et fatigué (Hounds of heaven) jusqu’au duo avec une présence féminine – sans doute Karin Park, la femme de Kjetil - au trémolo envoûtant et légèrement prononcé (Hard love). Son phrasé nasillard et de fausset (notamment sur Kinks of the heart) nous fait penser au britannique Gary Numan, un des grands noms de la musique électronique qui eut son heure de gloire dans les années 80.
Si quelques chœurs viennent parfois renforcer l’ensemble, il faut reconnaître que leur (black) métal artistique dans tous les sens du terme, à la fois inventif, exigeante, inspiré voire intellectuel ou du moins « intelligent » et atypique dans sa forme, explore des sentiers assez originaux et très pensés, pas toujours acclimatés ni trop souvent banalisés à nos chères et tendres oreilles « pop »…

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique