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- BD : Ludwig et Beethoven de Mikaël Ross (traduit de l’allemand par Jean-Baptiste Coursaud) aux éditions Dargaud

le  23/04/2021   chez x éditions Dargaud





Hiver 1778. Trois gamins jouent dans la neige, se battent, rentrent chez eux. Un petit appartement, dans une ruelle de Bonn, rempli des cris de disputes alcoolisées et de musique. La musique de Luddi, un des trois enfants. Son père alcoolique, couvert de dettes et rarement sobre, est un musicien modeste, ténor attaché à la cour du prince-électeur de Cologne. Il a rapidement décelé le talent brut extraordinaire de son fils de 7 ans et entend assurer lui-même son éducation musicale - pour l’instant incomplète – via le piano afin d’en tirer profit, de peur qu’on ne lui vole son petit prodige.
Une heureuse rencontre place la famille von Breuning sur le chemin de l’enfant, elle le conduira jusqu’au comte von Waldstein et jusqu’à Joseph Haydn. Jusqu’à son premier succès public, Luddi est devenu Ludwig von Beethoven, compositeur révolutionnaire atteint de surdité précoce….

L’album Ludwig et Beethoven retrace, entre documentaire et fiction, la jeunesse de l’homme et la naissance du musicien. Le récit est précis, nourri de détails – parfois crus -, mais il est aussi très drôle et vif. On retrouve dans cette façon de raconter, la virtuosité du compositeur. La musique plane sur l’ouvrage : quand Beethoven joue ses propres compositions, le dessin s’échappe des cases et se pare de couleurs. Et découvrant ces pages, on est ému. On ressent la musique et c’est une vraie réussite de l’auteur - Mikaël Ross.
La mise en images du récit est d’ailleurs exceptionnelle. Qu’il s’agisse des délires fiévreux de Ludwig, des maux de ventre qui le terrassent ou de ses émois amoureux, on est saisi par l’impression de réalité. Et cette impression est renforcée par les personnages ultra-expressifs, aux visages presque caricaturaux. Mikaël Ross, enfin, joue habilement de la dualité extrême du génial musicien, torturé et exalté, avec un trait déterminé, une énergie folle et une vraie virtuosité. Son récit nous entraîne au fil des 196 pages, sur le chemin d’une enfance cabossée, vers un destin exceptionnel, au mieux compliqué, au pire contrarié.

-L’auteur : Né à Munich en 1984, Mikaël Ross mène de front deux carrières à la fois. De 2004 à 2007, il suit une formation de tailleur à l’Opéra de Munich puis s’installe à Berlin où il commence des études de stylisme à l’école des arts de Berlin-Weißensee. Parallèlement, il écrit et dessine des histoires et autoédite Herrengedeck, son premier album de bande dessinée qui raconte l’errance de deux amis dans la nuit berlinoise. Il décide en 2010 d’interrompre ses études de stylisme pour un an afin d’intégrer le département Bande dessinée de l’institut Saint Luc à Bruxelles. Il y rencontre le scénariste Nicolas Wouters avec lequel il publie Les pieds dans le béton (2013), et Totem (2016), et initie avec lui le projet À ton tour, qui relate la relation de deux personnages dont l’amitié est entachée depuis l’enfance par les rapports de domination que l’un exerce sur l’autre. En 2019, il signe seul le très remarqué Apprendre à tomber, un album plusieurs fois récompensé. Il vit et travaille aujourd’hui de nouveau à Berlin.



 
 
 
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