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Thomas Monica : Ulysse

le  18/06/2021   chez TMCorp/Modulor





Si le parlé plus que le chanté ne vous rebute pas trop et si le contenu des textes, parfois introspectifs, à connotation légèrement intello/perso ne vous fait pas fuir plus que ça, alors vous allez surement apprécier l’univers musical créé par le compositeur (notamment de musiques publicitaires) et multi-instrumentiste Thomas Monica, autour d’une suite de ballades électro plutôt mélodieuses au rythme cadencé, à travers un concept-album – ici EP - sur fond d’ambiance plus ou moins lounge, le tout avec des morceaux racontant son histoire intime inspirée et n’excédant pas les 3 minutes. Ainsi posées les bases, il n’y a plus qu’à écouter de quoi il en retourne vraiment !
Guitariste de scène (il a fait plusieurs premières parties dont celles de Vanessa Paradis, d’Alex Beaupain, et de Radio Elvis) comme de studio (il a notamment travaillé avec Matthieu Chedid), cet originaire de l’Est de la France a concocté 6 titres – dont Apo, une très courte intro sous forme de décompte – coréalisés à Brighton avec Ian Capte (célèbre producteur d’Alain Bashung), où il est question entre autres de confinement, de rapports familiaux, de paternité et d’effondrement, une transposition de son existence à travers celle d’Ulysse dans l’Odyssée mais revisitée en version moderne, à la sauce actuelle. L’artiste, sensible aux mots, aime phraser et slamer plutôt que gazouiller puissamment et cela de manière souvent précipitée, une façon comme une autre de narrer ses interrogations, appréhensions et autres turpitudes du moment.
Il le fait d’ailleurs soit en trafiquant (Ulysse – au solo guitaristique assez succinct -), soit en doublant (Primitif – aussi planant qu’étincellant -) parfois sa voix, mélangeant soyeusement les styles (Moly – le 1er single aux accents de guitare acoustique andalouse -), le tout rehaussé de chœurs (Calypso) ou bien de violoncelle, celui d’Anaïs Bodart (sur L’effondrement, une chanson hypnotique au tempo bien soutenu et très dansant). Après un 1er album, Le paradoxe de l’Utah, sorti en 2019, Thomas Monica continu dans la veine aussi bien pop que rap et rock que musiques du monde, faisant écho à ses origines kabyle et italienne, tout en restant un conteur érudit et contemplatif du quotidien.

C.LB



 
 
 
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