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Kira Skov : Spirit tree

le  14/05/2021   chez UVM Distribution/Stunt Records





Ne vous attendez pas trop à un album dit rythmé, à de la cadence pop qui vous tiendrait éveillée, du moins, concentrée sur chacun des morceaux proposés ! Et pourtant, cet opus sous l’égide de la danoise Kira Skov (du groupe de rock Kira & The Kindred Spirits), à la fois parolière, compositrice, chanteuse et guitariste qui officie dans le métier depuis 20 ans, est un florilège de ballades folk douces et légères aussi mélodieuses qu’épurées, plus ou moins lentes, trainantes, lancinantes et vibrantes, qui mérite toute votre attention, d’autant qu’elles font la part belle uniquement à des duos – et pas n’importe quels tandems - avec l’intéressée, sélectionnés par ses soins parmi le meilleur des artistes actuels assimilés à l’indie rock international.
Pensez donc, l’américain Bonnie « Prince » Billy (alias Bill Oldham) présent sur 2 titres - We won’t go quietly et Some kinds of lovers -, le danois Steen Jorgensen (du groupe punk Sods) sur In the end, la danoise Mette Lindberg (du groupe The Astéroïds Galaxy Tour) sur Dusty Kate (le 1er single) et Ode to the poets (le seul titre enlevé), le danois Stine Gron (l’autre moitié du duo Irah) sur Pick we up ainsi que sur Love is a force avec le chanteur pop américain Bill Callahan (alias Smog), l’américain Mark Lanagan (successivement membre de Screaming Trees, Mad Season, Queens of The Stone Age, et The Gutter Twins) sur Idea of love, la suédoise Jenny Wilson (du groupe First Floor Power) et l’anglais John Parish (fameux collaborateur de P.J. Harvey) sur Horses et Marie, la danoise Marie Fisker sur Tidal heart et Burn down the house, le français Lionel Liminana (de la formation de garage psyché The Liminanas) sur Deep poetry, sans oublier le guitariste américain Lenny Kaye (ancien membre du Patti Smith Group) sur Theme for Lenny.
Et le moins que l’on puisse dire, pardon, écrire, c’est que ça fleure bon la mélancolie ambiante, la nonchalance appuyée, le langoureux souligné, voire même le plaintif assumé, parfois de façon étincelante, parfois en zigzaguant et parfois en tournoyant, le tout chanté ici en canon et là trafiqué, ici en écho et là miaulé, ici en toute intimité et ailleurs en murmurant. En résumé, un projet ambitieux qui est une belle invitation à la spiritualité poétique, affichée tout en harmonie et en nuance, sur fond de vocalises tour à tour rauques ou graves (pour certaines, pas loin du timbre si particulier du regretté Léonard Cohen), haut perchées (à la Kate Bush) ou bien susurrées, le tout servi très succinctement par une guitare, une basse, un piano, une batterie, quelquefois un violon et une seule fois une trompette. Bref, 14 chansons d’une grande subtilité et d’une rare intensité, sans avoir besoin d’en rajouter….

C.LB



 
 
 
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