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Vincent Peirani : Jokers

le  25/03/2022   chez Yes Les Guyzz





Un artiste de jazz, de surcroît français et par-dessus le marché accordéoniste, qui ose s’aventurer dans beaucoup d’autres registres que les siens, c’est-à-dire hors de ceux assez souvent (trop) banalisés qui existent au sein de ce mode musical si particulier et en général plutôt bien défini, ça doit se faire connaître et surtout savoir ! Vincent Peirani est donc l’un de ces (rares) musiciens capable de se lancer dans une approche assez radicale à la fois de la composition, de son instrument de prédilection et de ce qu’il pourrait en tirer à travers des arrangements inédits aussi bien classiques que modernes, le tout sur fond de bidouillages électroniques particulièrement inattendus.
Avec l’aide de 2 complices et néanmoins confrères – le guitariste italien Federico Casagrande et le batteur et clavier israélien Ziv Ravitz -, il (nous) a concocté un nouvel album de 9 titres (dont 3 reprises) plus ou moins expérimentaux, des morceaux qui ne ressemblent pas complètement à que l’on a l’habitude d’entendre. Des « ballades » instrumentales qui puisent autant dans la BO de films (This is the new shit - de Marilyn Manson, dans une version à la Mission impossible avec un tempo rock bien saccadé -) que dans la salsa revue et corrigé (Salsa fake – certes plutôt épuré mais chaloupé, cadencé, allant crescendo avec un solo guitaristique rapide au touché virtuose -), autant dans le bluesy (River - de Bishop Briggs, dans une version lente, valsante, clopin-clopant, plus un chœur final -) que dans le mélancolique (Les larmes de Syr ; Twilight ; Ninna Nanna– doux, mélodieux, en mouvance, timide, étincelant et nonchalant -), autant dans le style fête foraine (Circus of light – tournoyant comme parti en goguette -) que dans l’alternatif déjanté voire azimuté (Copy of A – de Nine Inch Nails, en accéléré -).
Et le résultat est vraiment surprenant, riche, original et hybride, sortant souvent des sentiers battus mais tout en restant agréable à écouter et cela, quelque soit l’instru choisi. On se laisse même surprendre par certains enregistrements sans frontières qui, teintés ou colorés de jazz/rock, semblent varier selon l’humeur du moment tout en explorant de nouvelles sonorités (Heimdall – aussi répétitif que précipité et aussi crescendo qu’entêtant -). Un pari audacieux mais réussi : raison de plus pour aller écouter ce trio novateur, à la fois cosmopolite et complémentaire, lorsqu’il passera en concert à Paris, notamment le 16/06 à l’Athénée…

C.LB



 
 
 
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