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Alpha Blondy : Eternity

le  24/05/2022   chez Alphalliance



En concert au Bataclan le 9 juillet et en tournée


" Est-il encore besoin de présenter Alpha Blondy, qui depuis les années 1980 est l’incarnation du reggae africain ?
Rappelons simplement que depuis l’album Jah Glory en 1982, il a enchainé les succès sans jamais renoncer à donner du sens à sa musique, dénonçant les injustices et fustigeant les puissants, mêlant instruments traditionnels et programmations synthétiques. Avec plus de vingt albums studio étalés sur cinq décennies, on aurait pu croire qu’il avait tout dit. Loin de là, comme le confirme ce nouveau projet, Eternity, qui ouvre un chapitre inédit dans la saga de cet infatigable artiste.

Depuis Human Race, son dernier disque paru en 2018, Alpha n’a pas chômé. Et n’a pas attendu la pandémie pour s’enfermer en studio. Et de fait, le premier single tiré de cette nouvelle sélection de chansons parait avoir été écrit dans l’urgence de l’actualité belliqueuse. Pourtant, « Pompier Pyromane » a été composé il y a trois ans.

La musique d’Alpha, c’est le partage. Et ses invités en sont le reflet, avec des old timers et des jeunes espoirs. Dans la première catégorie, Clinton Fearon, chanteur des Gladiators de passage à Abidjan, apporte sa voix à ce titre puissant "Excision", plaidoyer contre cette violence faite aux femmes qu’Alpha écrivit après avoir été traumatisé par l’excision d’une cousine.
Sidiki Diabaté, fils de Toumani Diabaté, chante sur « Layiri (Le Serment) », tandis que son père y joue de la kora. Un nouvel exemple de ce mix africain-jamaïcain qu’Alpha maitrise à la perfection. D’ailleurs, qui d’autre que lui serait capable de faire un remake du « Soul Rebel » de Bob Marley en le titrant « African Rebel » et en y ajoutant une cornemuse ? « J’ai écouté 1700 versions de ce classique, et je voulais que la mienne soit différente ». Mission accomplie.
Et en parlant d’Afrique, c’est au Ghana qu’Alpha a trouvé le protagoniste idéal pour intervenir sur le single « Love Power » : Stonebwoy. « Il était en Côte d’Ivoire pour la promo d’une chanson qu’il avait interprété avec Sean Paul en Jamaïque. Il est passé sur Alpha Blondy FM, et il a souhaité me rencontrer. Il est venu en studio quand je travaillais sur “Love Power”, et il a aimé ». Le résultat ? Une chanson douce et mélodieuse qui prône le pouvoir de l’amour contre l’amour du pouvoir, deux générations qui se retrouvent sur une rythmique reggae.

Couleur Brésil sur « New Bahia », flûte traversière sur « Koun Faya Koun », Alpha aime épicer son reggae avec des influences venues d’ailleurs. Quand au morceau qui donne son titre à l’album, « Eternity », sous-titré « Le Chant Du Pèlerin », Alpha explique :
« C’est mystique. Quand on va à La Mecque, tout le monde est tenu de réciter ce chant. Quand j’y suis allé et que j’ai vu ces milliers de personnes converger vers la même direction en chantant ce refrain, ça m’a donné l’idée de cette chanson, que j’ai écrite en anglais et en dioula ».

Et il conclue son album avec « Épistémicide », une mise en musique de discours panafricains, 17 minutes intenses.

18 chansons, 18 prises de parole, de conscience, un double album sous le signe de l’indépendance puisque cette fois, Alpha s’est affranchi des maisons de disques et est devenu son propre producteur. « Quarante ans de carrière dans les maisons de disques, j’ai compris le système ! » lance Alpha. « Cet album, c’est celui de la maturité spirituelle. Il n’a pas une couleur tribale, c’est hautement humanoïde » conclut-il.
Libre comme toujours, indépendant comme jamais, Alpha Blondy fait son grand retour avec Eternity.



 
 
 
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