Spheres : Hélios

le  23/09/2022   chez M&O Music





En général, le chant « growl », dit aussi d’outre-tombe, n’est pas toujours ou du moins souvent synonyme de vocalises avenantes voire mélodieuses. Mais le groupe de métal progressif français nommé Spheres sait le rendre attrayant en mélangeant astucieusement - et avec modération (ou discrétion, c’est selon !) -, vociférations furibondes, cris d’épouvante façon « scream », ainsi que des interprétations tour à tour agonisantes et puissantes, planantes et imposantes comme possédées (Do you agree ? – avec des incantations morbides style bouddhiste, telle une bête mise à terre, blessée -), le tout rehaussé de chœurs virulents » plutôt accrocheurs, limite fédérateurs.
Pour leur second album (après Iono, sorti en mars 2019), cette formation hexagonale propose 8 morceaux d’une durée très changeante, qui percutent à un rythme à la fois entêtant, cadencé et soutenu, proche d’un train d’enfer (Running man), virulent (SCS) et endiablé (Pandemia - de plus de 11 minutes -) à plus d’un titre. Les murs de guitares majestueuses sont bel et bien présents (Algorithmic sentence), tout comme les refrains harmonieux (Spiritual journey – le 1er single -), entrecoupés d’un intermède instrumental très aérien (Hélios) et d’un break de vieille diva déjantée à la voix de fausset, lorgnant un peu sur ceux parfaitement maîtrisés de Queen (Running man).
Excepté un côté légèrement agonisant et revanchard par moment, l’ensemble est parfaitement charpenté (tel que sur Take me higher, Ailleurs), enlevé comme il se doit, frappé sous le bon sens (merci au batteur Jesse !), jamais à court de riffs frénétiques (grâce au guitariste, compositeur, parolier et chanteur Jonathan Lino qui fait aussi office ici d’ingénieur du son, entouré d’Olivier à la guitare solo et de Nico à la basse), et de textures multiples, ce qui donne une atmosphère assez surprenante dès la 1ère écoute. Une bonne recommandation : ne laissez pas passer une excellente occasion d’entendre un combo qui (ré)sonne à la Metallica, Tool, Opeth ou bien encore Mastodon…

C.LB