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Mademoiselle K : Mademoiselle K

le  14/10/2022   chez Kravache





Loin d’être un « K » à part (entière ?), Mademoiselle alias Katerine Gierak est pourtant un « cas » particulier, presque un « cas » d’école dans le paysage musical français où la femme artiste a plus ou moins de mal à s’imposer sans une formation derrière elle, d’autant qu’elle trace son petit bonhomme de chemin entre pop légèrement synthétique et rock branché alternatif, entre textes engagés et mots révélateurs, entre affiliation à des maisons de disques et esprit de liberté pour ne pas dire d’indépendance. Bref, le « caillou dans la chaussure » qu’on n’arrive pas à enlever mais qui néanmoins apporte du sang neuf sur les ondes et en concert !
5 ans après son précédent album (Sous les brûlures l’incandescence intacte sorti en septembre 2017), la voilà de nouveau toute pimpante, nous offrant 11 titres inédits dont elle a le secret, 11 morceaux exigeants qui alternent ballades tour à tour épurées et sautillantes, parfois accompagnées de chœurs, et rythmes plus soutenus, plus cadencés, plus saccadés. D’un côté, Chloroforme (au ton épuré), Garçon bleu (le 1er single), Les trains (à la voix fébrile), Gâché (à la guitare acoustique), Gratin de tendresse (avec effets électro entêtants), Sous mon pull (aussi tournoyant qu’entrainant), et Trafiquante de crêtes (à l’atmosphère aérienne). De l’autre, Nos intensités (aux arrangements enlevés voire tonitruants), Vercors hardcore (appuyé, limite saturé), J’rêve d’un Crs (à l’instrumentation sourde et distordante), et Ta sueur (qui monte crescendo sur fond de timbre vocal planant).
La belle affaire que cet opus « en marche » créative, faussement léger et bucolique, en recherche assez constance de tempo (sous)tenu et de mixage ingénieux, comme si, en plus de ses couplets poétiques, déjà hors normes et pas standardisés pour 2 sous, la demoiselle avait besoin d’une atmosphère qui sorte de l’ordinaire. Et c’est bien le « K » ici, avec des vocalises toujours justes et lumineuses, parfois en goguette, parfois sensuelles, parfois posées, parfois un peu forcées, parfois plus parlées que chantées. C’est sûr que 5 années, c’est long, mais l’attente en valait bel et bien le coup, non !
Raison de plus pour aller la voir lors de sa nouvelle tournée : le 5 novembre au 106 à Rouen, le 17 novembre au Radiant-Bellevue à Caluire-et-Cuire, le 18 novembre aux Cuizines à Chelles, le 19 novembre à La Biscuiterie à Château-Thierry, le 21 novembre à La Cigale à Paris, le 25 novembre à La Luciole à Alençon, le 1er décembre au Stereolux à Nantes, et le 14 décembre à l’Antipode à Rennes.

C.LB



 
 
 
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