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Julia Jean-Baptiste : Cinérama

le  27/01/2023   chez Kwaidan Records





La vie coule dans Cinérama, le premier album de Julia Jean-Baptiste, fleuve intranquille, fougueux et joyeux. C’est une invitation à des destinations languides et à des déhanchements festifs. « Cinérama dresse le panorama de mes émotions, fil conducteur qui lie toutes les chansons. »
Julia a donc suivi les montagnes russes de ses émotions : l’empathie et la compassion (Empathie), les amitiés perdues (Le Désamour), la nostalgie du temps passé (Avant ou après), les jours sans amour (Serra do mar) et surtout les jours avec, souriants et émus (Le Matin), un duo interprété comme une vraie scène de cinéma. D’ailleurs les classiques de la Nouvelle Vague, les livres d’Anne Wiazemsky, également héroïne de Godard, les films enchantés de Demy ont accompagné Cinérama, jailli à la lueur de sentiments intimes, « un album écrit et composé à la maison, de toute mon âme et sans pression. »
Bulles de dentelles à part dans ce grand disque de pop intemporelle, Music-Hall célèbre le chemin de sa grand-mère dans un tourbillon virevoltant qui est aussi un hommage à toutes les femmes. Tandis que Madinina (Martinique, en créole), entraîne Julia sur les traces de ses racines, au fil d’un voyage immobile à l’ombre de son grand-père.
Cinérama, c’est Julia Jean-Baptiste à sang pour sang. Hier, Solo, un EP tout en soie et cachemire, la présentait en plan serré. « Solo a été le disque de ma renaissance, confie-t-elle, cela m’a permis de naviguer seule, au plus près de moi." Avant ce Solo, premier marque-page d’un nouveau chapitre personnel et artistique, Julia avait collaboré avec les groupes Nouvelle Vague et Pendentif.
La musique parle en Julia depuis toujours. Ses pas de côté - une maîtrise en médiation culturelle, des jobs de serveuse, un stage au magazine Vox Pop - ont renforcé son goût de la chanson et du live, son goût des autres. « Une des raisons qui m’a poussée à devenir chanteuse, c’est mon amour des autres.
J’aime chanter, danser, regarder le public dans les yeux, lui raconter des histoires... » Récemment, elle a écumé la France en première partie de Coeur de Pirate. D’en parler lui donne la chair de poule.
Avec Jean Sylvain Le Gouic, complice et alter-ego, co-compositeur, arrangeur, et même chanteur - on le retrouve en duo sur Ce Matin - Julia Jean-Baptiste a illustré en musique, sa dualité, ses doutes et ses coups de blues, toutes ses vérités troublantes sur lesquelles dansent les textes introspectifs de Cinérama.
Les musiques organiques reflètent le ciel intense de ses émotions, solaires et fiévreuses: deux traits de saudade, un nuage de zouk, des gorgées de sensualité, saupoudrées de riches harmonies. La douceur des bossas onctueuses du modèle Joao Gilberto, les harmonies savantes de Billy Joel, ont bercé ses aspirations. La voix de velours de Julia enveloppe des ballades éclairantes: murmures, suppliques, regrets, amours et clairs de lune. Les cordes s’envolent en effet dans Pleine lune, ça jam sur Loterie de l’amour, on entre dans Madinina, précédé du ressac des vagues et Fort de France groove dans Je continue à danser. Les arrangements radieux réchauffent l’eau froide de la mélancolie, les rythmes
brésiliens brouillent le lait noir de la nostalgie. Julia réunit ses contrastes et les épouse. Cette dualité embrase ses chansons.
La fille aux 3 prénoms dont 2 masculins, a accepté ses contradictions « c’est une source infinie de discussions et d’inspiration. » Elle a grandi dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon mais c’est aussi une enfant des îles qui a fait connaissance avec ses racines martiniquaises en 2019, seulement.
Ses textes naissent du plus profond d’elle-même. Mais si Julia zoome en elle, elle braque aussi un regard panoramique sur l’ailleurs et les autres. Tout la bouleverse. « Comme Delphine, l’héroïne des Demoiselles de Rochefort, mon film préféré, dit-elle, je suis d’humeur quotidienne ». Assise à une terrasse de café, Julia observe une mère et son enfant qui court après son ballon; la marche rapide d’un homme en costume, l’errance d’un SDF... Et pourquoi pas, pareil à Maxence, dans la chanson des demoiselles, une « modeste fleuriste » ou une « star de cinérama''. Cinérama, un procédé de jadis qui offrait la possibilité de voir un film au grand-angle, sur 3 écrans. Et qui permet aujourd’hui à Julia d’ouvrir son coeur à 360 degrés.

*Dates de concert :
- Le 9 Mars 2023 – Lyon @La Marquise (Péniche)
En première partie de La Grande Sophie :
- Le 29 Mars 2023 - Toulouse @Le Bikini
- Le 30 Mars 2023 - Bordeaux @Le Rocher de Palmer



 
 
 
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