Elephanz : Rien de personnel

le  20/10/2023   chez Blackbird/Believe





Impossible aujourd’hui de ne pas retrouver, dans l’ensemble des productions musicales à la mode existantes, cette sonorité électro-synthétique si particulière voire caractéristique qui vient donner son sens rythmique aux compositions et apporter un éventail de tonalités que beaucoup d’autres instruments ne peuvent pas abordés ! Le groupe pop français Elephanz l’a bien compris et en use à bon escient, s’amusant même à y semer ici et là quelques effets épurés et autres gimmicks discrets, histoire de garder une ambiance virevoltante, espiègle et festive en (presque) toute occasion.
Pour leur nouvel album, les frères nantais Verleysen – Jonathan et Maxime – se sont attelés à la réalisation de 13 titres, des ballades intimes mid-tempo (dont 2 instrumentaux, A quoi tu penses et La traversée – avec le pianiste de jazz Giovanni Mirabassi -) uniquement dans notre belle langue. Du « made in France » sur mesure, aussi acidulé (Des adultes en sommeil – avec la participation du lillois Thibaud Vanhooland alias Voyou et son flow spontané -) que langoureux (La bagarre), aussi coloré (Rien de personnel – au timbre vocal fluet limite infantile -) qu’entrainant (Mexico – avec la présence sensuelle de l’auteure, compositrice et interprète Clou de son vraie nom Anne-Claire Ducoudray -), aussi sautillant (Ce que dit la rumeur – style folk -) qu’entêtant (L’histoire à l’envers).
Il s’en dégage de cette galette mélodique envoûtante comme une joyeuse atmosphère nostalgique pour ne pas dire vintage qui se veut à tout prix fédératrice, jouant à fond la carte de la ritournelle facile à retenir, poétique et planante (Ex aequo), gentille et douceâtre (A 120 BPM), tournoyante et épurée (Pourquoi), syncopée et plus ou moins parlée (Doigts croisés). Et ce ne sont pas les voix complices du duo qui nous feront penser le contraire, tour à tour douces et timides, suaves et réservées, chaudes et pudiques, toujours un peu en retenue. Ca a du charme certes, mais ça ne révolutionnera pas l’industrie discographique loin de là, à l’image de l’invitée « surprise » Zahia, venue pousser son phrasé laconique et sans nuance sur le morceau Cinéma !

*En concert :
28/09 au We Are à Paris
25/11 au Splendid à Lille
13/12 à La Maroquinerie à Paris

C.LB