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Soen : Lykaia

le  03/02/2017   chez UDR Music





On avait quitté Soen, groupe de rock et même de métal progressifs d’origine suédois, il y a 2 ans après leur 2ème album Tellurian (que nous avions d’ailleurs chroniqué à cette époque) : le voilà de retour avec un 3ème au nom issu cette fois d’un rituel secret et d’un mythe primitif exercés sur le Mont Lykaion, alias la montagne du loup, dans la Grèce antique. A premières vues ou, si vous préférez, à la première écoute, l’ambiance sonore n’a pas beaucoup changé : il est toujours question d’un rock profond, recherché, cérébral, intello, en un mot, « chiadé » avec plein d’orchestrations nuancées, d’arrangements tarabiscotés voire parfois déstructurés, et de tonalités subtiles qui oscillent au sein d’un même morceau au gré de l’inspiration des 5 membres de cette formation aux variantes souvent complexes, du moins, pour le commun des mortels.
Avec seulement 9 titres qui s’étirent sur plus d’une heure d’écoute autour de compositions dépassant largement le cadre des 3 à 4 minutes « réglementaires » pour vibrer souvent au-delà des 6 minutes, cet opus propose une musique véritablement travaillée, pleine de nappes ondulantes, de riffs soutenus et de rythmes percutants (ceux du batteur Martin Lopez, ex-Amon Amarth et ex-Opeth et œuvrant toujours au sein de Fifth of Infinity), souvent aussi calmes qu’énergiques, qui partent soit crescendo soit un peu dans tous les sens (Sectarian ; Orison ; Opal), avec parfois des fulgurances brutes de forme (Sister) ou matraquées sur fond d’effets de « scie » (Stray), planant par-ci et délicatement par-là tout en douceur, grâce au beau chant de Joel Ekelöf (ex-Willowtree) et aux chœurs aériens et mélancoliques pas loin de l’esprit des Pink Floyd (Lucidity ; Jinn ; Paragon ; God’s acre).
Le moins que l’on puisse dire – et écrie-, c’est que ça sort quelque peu de l’ordinaire, des sentiers battus quoi, loin des schémas conventionnels, traditionnels ou dits alors « commerciaux », suffisamment troublant, chaleureux, fascinant et sombre à la fois pour attirer l’oreille – et le reste de nos sens - ! Sans être un style de concept musical fortement élaboré pour n’être recommandé seulement - et uniquement – qu’à quelques initiés plutôt attentionnés, il faut tout de même se préparer et se concentrer pour apprécier à sa très juste valeur ce disque puissant et organique, riche en impressions et en évocations aussi diverses que variées, et produit par le guitariste du groupe, Marcus Jidell (Avatarium et ex-Evergrey) ! Qu’on se le dise.....

C.LB



 
 
 
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