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La Féline : Triomphe

le  27/01/2017   chez Kwaidan Records/K7





Il existe quelques artistes, certes rares mais néanmoins bel et bien existants et présents, qui (re)cherchent, et qui arrivent (pour certains) à se démarquer des autres grâce à leur style musical et leur approche sonore d’un autre genre ambiant, souvent très éloigné de la majorité de ce qui se fait aujourd’hui et que l’on peut entendre sur les ondes presque en boucle. La Féline, alias Agnès Gayraud, fait partie de cette catégorie d’auteure, compositrice, interprète et musicienne (guitariste) qui sort assurément des sentiers battus, associant habilement, pour ne pas dire audacieusement, voire même de façon quelque peu intellectuelle, écriture poétique et air envoûtant, textes forts et chansons bidouillées, atmosphère pleine d’émotions et utilisation de nouvelles tonalités instrumentales, histoire d’aller encore plus en avant dans la capacité à (se) renouveler autant dans le fond mélodique que dans la forme fantasmée proposée.
11 morceaux entre pop/rock lyrique et électro minimaliste limite hypnotique (tel que Le plongeur), des ballades synthétiques qui sautillent (Gianni – avec des chœurs -) et qui vibrent (Senga – le 1er single -), qui peuvent prendre des tournures aussi bien mélancoliques, sourdes et distordantes (Le royaume), ou bien alors graves et lancinantes (Samsara), que lumineuses, joyeuses et entêtantes (La mer avalée), ainsi que tournoyantes et entêtantes (Séparés), entraînantes et même dansantes (Comité rouge), bref, qui s’amusent ici et là à jouer soit le chant pudique et doux, aussi planant qu’évanescent (le court Nu, jeune, léger – limite instru -), soit la carte polyphonique discrète et donc a capella (La femme du kiosque sur l’eau), soit encore le coup du break ou du solo final bourré d’effets ébouriffants et autres nappes poignantes (Trophée – grâce à l’aide du musicien électronique Mondkopf ! -).
Peut-on pour autant déclarer comme cela, haut et fort, le succès « mérité » ou bien le fait d’être on ne peut plus satisfait du résultat, du moins, est-ce pas trop présomptueux de la part d’Agnès d’utiliser, comme nom plutôt ambigu pour un tel album, un pareil titre en forme d’apothéose « glorieuse » afin de célébrer comme il se doit – ou se devrait - ce 2ème opus (après Adieu l’enfance, sorti en 2014) ? En vérité, la réussite (sincèrement espérée !) de ce disque pourrait bien résider dans sa manière très originale et assez fascinante de marier paroles littéraires à la fois profondes et sensuelles, et arrangements expérimentaux particulièrement riches et inspirés (merci à l’arrangeur, programmateur et réalisateur Xavier Thiry !), autrement différente de la plupart de ces confrères et consœurs qui eux naviguent dans un univers sonore plutôt banalisé et assez formaté, au point de finir tous par se ressembler autour d’éternelles ritournelles habituellement peu aventureuses côté découverte et sans saveur côté personnalité. Raison de plus pour aller l’applaudir comme il se doit en concert le 16 mars prochain à la Maroquinerie à Paris....

C.LB



 
 
 
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