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Guillo : Soulage

le  26/04/2017   chez Cinq Secondes/Idol





On peut encore aujourd’hui très bien faire de la musique à la fois douce, épurée, sensible voire fragile, avec une voix planante, voilée, apaisée, réservée, presque susurrée, sans aucune autre prétention que de composer de jolies chansons en forme de ballades plus ou moins blues/folk, tout en disant de belles ou d’importantes choses sur le monde qui nous entoure avec des mots simples, précis, poétiques et plutôt évocateurs, sans pour autant être forcément très imagés, alambiqués ou tarabiscotés. Guillo (alias Guillaume Galiana) en est un parfait exemple, auteur, compositeur et interprète tout en retenue et en délicatesse, au phrasé plus parlé que chanté (pas loin d’ailleurs de celui du regretté Allain Leprest), le tout dans une ambiance très « on the road » comme s’il avait composé après être parti en voiture ou à pied sur les routes à la recherche d’inspiration.
Pour ce 4ème album, pas besoin d’en faire beaucoup pour attirer l’attention, juste 11 titres tour à tour éthérés, lumineux et « engagés », qui associent rythme clopin-clopant sur fond de débit rapide (Je pars, je roule, je t’aime) et atmosphère relevée pour ne pas dire sautillante (Soulage – hommage au peintre -), guitare enlevée (Le chien de la fille - écrit par Pierre-Yves Lebert qui a travaillé notamment avec Daran et Maurane -) et accompagnement entraînant (Décors), chuchotement timide (Automne et printemps) et cadence crescendo (Long fleuve – avec également une version acoustique plus profonde et plus grave -), rock légèrement frappé (Au bar des assassins) et chaloupé un peu bastringue façon rétro (Des hommes et des fleurs – le 1er single -), percutant à ses heures perdues (Mahatma) et acoustique à d’autres (Made in madness – en duo avec la chanteuse Michaela Chariau, membre du groupe Fergessen -).
Bref, de l’émotion pleine d’humanité à l’état pur (et non brut !) qui s’immisce subtilement sans crier gare, jusqu’à nous rajouter dans un bonus « caché », une reprise a capella de Pour toi mon amour, célèbre poème de Jacques Prévert ! Rien qui soit ici racoleur ou bien tapageur, juste une description nuancée de sentiments, d’impressions, d’interrogations, de réflexions, de sensations, de réactions et de préoccupations aussi face à la vie de tous les jours, ni plus, ni moins, avec en prime un filet de dérision bien (res)senti ! A écouter donc avec attention et sans modération d’aucune sorte (en concert à Paris le 27/04 au Studio des Variétés et en tournée)....

C.LB



 
 
 
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