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Delphine Coutant : La nuit philharmonique

le  28/10/2016   chez Quart de Lune/Rue Stendhal





Ce qui frappe tout de suite à l’écoute de son 5ème album, c’est cette petite voix hors mode, celle de Delphine Coutant, une auteure, compositrice, interprète et musicienne (piano et violon) au timbre profond voire discret et même intimiste, plutôt délicate, haut perchée et posé, quelque peu éthéré mais sans effet pour ne pas dire espiègle par moment mais également solennel, presque furtif et jamais appuyé, légèrement détaché, à peine prononcé parfois, qui semble être très éloigné des canons à la mode actuellement. Mais c’est aussi cela qui attire l’attention, du moins, l’oreille par l’intermédiaire de ses textes poétiques ciselés à souhait, à la fois imagés et mélancoliques comme si elle voulait faire passer un message sans prendre forcément à chaque fois un ton grave de circonstance.
Même si les 13 ballades respirent aussi bien une évidente douceur mélodique qu’une certaine rêverie ambiante, les sonorités tour à tour pianistiques (Dehors tout refleurit), mécaniques (Sables instables – genre marche lourde -), synthétiques (Lorsque tu dis vert), violoneuses (Nous, Joséphine), violoncellistes (Tchki tchki), contrebassistes (Nui O – un instrumental pesant -) ou trompettistes (Nuit – un autre instru - ; La plaine), elles ne sont pas trop dépourvues d’arrangements originaux fouillés (programmation électronique ; instrumentation certes variée mais épurée) – merci à Matthieu Ballet qui a travaillé avec Miossec, Bashung, Thomas Fersen et Alexis HK - ou subtilement inattendus (gimmicks dansants sur Lorsque tu dis vert ; fanfare tournoyante sur Ma cité ; chant en forme de chœur sur Nous, Joséphine) qui apportent un petit supplément d’âme à l’ensemble. Bref, on est très loin de la variétoche convenue !
Que cela ne tienne, vous en serez quitte ici et là pour un peu de compositions aussi chaloupées que cadencées (Touché coulé), aussi ondulantes que pénétrantes (JO), aussi loufoques que décontractées (Talk with a phantom – au fort accent anglais -), et aussi ensorcelantes qu’entêtantes (La nuit philharmonique). Ne boudez donc pas votre plaisir d’entendre autre chose que du formaté et laissez-vous guider par ce style créatif à la fois puissant, harmonieux et organique, qui sort des sentiers battus ! Raison de plus pour aller la voir en concert lors de sa grande tournée autant française qu’internationale qui passera notamment par Lyon (du 18 au 21/05), Montréal (10/06), Nantes (17/06), Angers (01/07), Chamonix (20/07)....

C.LB



 
 
 
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