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Cécile McLorin Salvant : Dreams & daggers

le  29/09/2017   chez Mack Avenue Records/PIAS





C’est si rare d’entendre une très belle voix que, même issue du jazz, on ne peut que louer les mérites et autres louanges d’une telle artiste, en l’occurrence ici Cécile McLorin Salvant ! Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si cette chanteuse franco-américaine de 27 ans seulement, au timbre à la fois doux, sensible, intimiste, profond, nuancé, sensuel aussi et puissant à l’occasion, a obtenu un Grammy Award du meilleur album de jazz vocal en 2016 pour son 2ème album intitulé For one to love ! Il faut l’écouter pour se rendre compte de toutes les possibilités et des nombreuses tonalités, voire même des quelques fantaisies et « espiègleries » vocales aux envolées fulgurantes, qu’elle utilise pour nous charmer les sens.
Avec ce 3ème opus - un double par-dessus le marché ! -, elle nous offre pas moins de 23 titres, pour la majorité enregistrés en live à New York (au célèbre Village Vanguard - en septembre 2016 - et au DiMenna Center), accompagné de son habituel et fidèle trio lors de ses tournées (le pianiste Aaron Diehl, le contrebassiste Paul Sikivie et le batteur Lawrence Leathers), sans oublier un quatuor à cordes (le Catalyst Quartet) sur certains morceaux et un duo avec le pianiste Sullivan Fortner (sur You're my thrill – le 1er single -), autour d’un répertoire de reprises – et non des moindres – (certaines rares et d’autres beaucoup moins), ainsi que de compositions personnelles originales - And yet ; More ; Red instead ; You’re my thrill (de Billie Holiday) ; The worm ; Fascination - gravées en studio (celles-ci venant pour la plupart ponctuer les « live » sous la forme de petits intermèdes plus ou moins courts et vocaux).
Il faut se rendre à l’évidence mais ses interprétations, pas loin de celles de Sarah Vaughan, sont de toute beauté, telles que Si j’étais blanche de Joséphine Baker (la seule et unique chanson en français !), You’ve got to give me some et Sam Jones’ blues de Bessie Smith (dans l’esprit rétro et bastringue de l’époque, comme aussi sur Wild women don’t have the blues d’Ida Cox !), Never will I marry de Frank Loesser puis de Nancy Wilson (ballade en vadrouille sur un rythme enlevé), If a girl isn’t pretty autant de Barbra Streisand que de Diana Ross (autre ballade mais plus timide), The best thing for you de Nat King Cole (avec un piano bien balancé), I didn’t know what time i twas de Sarah Vaughan (voix en goguette sur plus de 6 minutes), ou bien encore Tell me what they’re saying can’t be true de Buddy Johnson (aussi posée qu’épurée). Les solos de piano, de batterie et/ou de contrebasse (Lets’ face the music and dance), tour à tour cadencés (Devil may care) et mélancoliques (Mad about the boy de Noël Coward), à la fois délicats et discrets (Somehow I never could believe de Kurt Weill/Langton Hughes – style BO de films - ; Runnin’wild), ne sont pas en reste non plus. Parfois, on ne sait pas trop si c’est l’instrument qui suit la voix ou bien le contraire (tel que sur Nothing like you).
Que dire de plus ? D’écouter ce phénomène vocal gracieux qui affiche en toute circonstance une parfaite maîtrise ambiante de ses cordes vocales et une forte personnalité non négligeable des textes, pimentés ici et là d’humour, lui permettant ainsi de « jouer » sur tous les registres dans les styles sans distinction ! Ne manquer pas non plus sa tournée en janvier 2018 : le 11 à Blois, le 12 à Périgueux, le 13 à Agen, le 14 à Rodez, le 19 à Caen, le 23 à Ibos, et le 24 à Nîmes....

C.LB



 
 
 
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