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Parce que je le veux bien (jusqu’au 13 janvier 2019)

le  08/12/2018   au théâtre la Manufacture des Abbesses, 7 rue Véron 75018 Paris (du jeudi au samedi à 21h et dimanche à 17h)

Mise en scène de Sylvain Corthay avec Christiane Corthay écrit par Bernard Besserglick




L’histoire de l’amitié entre Liliane Bettencourt et le photographe François Marie Banier, le récit des largesses accordées par la milliardaire, richissime propriétaire de L’Oréal et le photographe, et du procès qui s’ensuivit ont rempli des pleines pages des journaux.
Etait-il pour autant nécessaire d’en faire une pièce ? C’est la question que l’on se pose à la sortie de « parce que je le veux bien », tant le récit est plat et manque d’un point de vue ou d’un angle.
Certes, pour ceux qui ont vécu dans une grotte pendant le procès qui opposa la fille Bettencourt au photographe pour abus de faiblesse, la pièce a une vertu informative. Même si à aucun moment le nom des protagonistes n’est cité (sans doute pour des motifs juridiques) on y observe la vie tellement triste de cette pauvre femme riche, en admiration totale devant son père, cette milliardaire tellement seule, délaissée qu’elle était par un mari qui ne lui a jamais accordé d’attention et dénuée de tout instinct maternel vis-à-vis de cette fille qui deviendra son adversaire.
On y apprend aussi le côté providentiel de la rencontre et l’aspect ‘Montaigne et la Boétie de cette amitié entre la milliardaire et le dandy « parce que c’était lui, parce que c’était moi » lui fait dire l’auteur.
Au fil du récit, et des changements de couleur de foulard de la dame qui marquent les actes de la pièce, on voit la séduction s’opérer entre le photographe et la vieille dame « [je suis] mystérieuse et sensuelle qu’il m’a dit », et la complexité de leur relation apparaitre « il m’a fait penser à mon père » dit-elle avant d’analyser « loin d’être sa créature, j’étais son créateur, sa créatrice ».
Si on ajoute quelques phrases qui concernent les relations troubles entre politique et milieu des affaires, jugées parfaitement normales par la protagoniste, on aura fait le tour de ce que le texte apporte en informations.
Le jeu de Christine Corthay, seule en scène, est impeccable mais à aucun moment le récit ne décolle de la simple narration, un peu ennuyeuse. Comme le dit l’auteur, « l’affaire » Bettencourt est une tragédie grecque. Le texte est malheureusement loin d’en tirer le potentiel.

E.D



 
 
 
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