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Le crédit (jusqu’au 26 mai)

le  08/02/2019   au théâtre de La Gaîté, 26 rue de la Gaîté 75014 Paris (du mardi au samedi à 21h, mâtinées samedi et dimanche à 16h)

Mise en scène de Eric Sivanyan avec Daniel Russo et Didier Bénureau écrit par Jordi Galceran (adaptation Eric Civanyan)




Une pièce qui réunit un tel tandem d’artistes sur scène, Daniel Russo et Didier Bénureau, ne peut que déclencher une certaine hilarité générale, provoquant des étincelles à la fois de rires et de réflexions entre 2 comédiens de très haute volée, au demeurant fort talentueux par-dessus le marché, en train de se confronter et de s’affronter théâtralement parlant, tous les 2 au diapason pour ne pas dire au sommet de leur art. Que l’un parle et que l’autre écoute, que le premier grimace et le 2ème sourit, que ça parte dans des réactions iconoclastes ou que ça vire dans l’absurdité la plus totale, cela ne semble pas les déranger le moins du monde, trop habitués à garder leur sérieux en toute occasion et autres circonstances.
Mais jusqu’où peut-on s’abstenir de s’esclaffer devant les tribulations orales quelques peu mouvementées voire étonnantes, allant crescendo entre un client « solvable » demandant un « crédit » et son banquier conseiller le lui refusant catégoriquement ? C’est qu’en pareille situation, accorder un prêt sans risque, sur simple garantie réciproque ou « confiance mutuelle », ne suffit pas toujours à se concrétiser ! S’en suit alors une multitude d’échanges verbaux proches de l’embrouille et parfois peu recommandables, ainsi que d’explications habiles plus ou moins surréalistes pour arriver à faire changer d’avis autour de cette décision négative et surtout le cour des choses, arguant que la suite des évènements pourrait être assez convaincante et persuasive pour prendre une tournure particulièrement surprenante, pour l’un comme pour l’autre : ce n’est « pas une menace mais plutôt un conseil ».
Arrivé à ce stade où le doute s’installe irrémédiablement, il n’y a pas d’autre issue ni alternative : impossible d’aller plus loin sans être obligé de vous dévoiler plus d’informations autour de ce « processus mathématique » ou alors vous laisser filer quelques éléments de négociations et arguments révélateurs dans cette « épreuve de conscience » qui pourrait amplement nuire à l’effet de surprise (in)attendu et autres retournements de situations ! Non, on peut juste vous préciser que vous en ressortirez agréablement impressionné limite subjugué devant tant de rouages parfaitement huilés, de déballage bien écrit – et dit -, de points de vue judicieusement observés et de maîtrise subtilement respectée, le tout dans un minimum d’espace et de mise en scène, le propos se suffisant amplement à lui-même, nécessitant plus de concertation - et de concentration - que la présence d’effets visuels pouvant devenir facilement perturbateurs.

C.LB



 
 
 
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