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Cyrano

le  22/08/2020   au Funambule, 53 rue des Saules 75018 Paris (du mardi au samedi à 19h ou 21h en alternance et dimanche à 18h)

Mise en scène de Bastien Ossart avec Iana Serena de Freitas, Lucie Delpierre et Nataly Florez en alternance avec Marjorie de Larquier écrit par Edmond Rostand




Avant qu’un virus ne vitrifie la société française en général et le spectacle vivant en particulier, nous avions eu le plaisir de nous rendre au Funambule pour voir un Cyrano hors du commun. Accompagnant la renaissance de la scène dans ce joli théâtre montmartrois, cette célèbre pièce revient sous les feux de la rampe. La production étant inchangée, nous republions donc in extenso la chronique déjà parue.
Cyrano, seulement joué par des femmes ? L’idée était séduisante mais un peu courte. Alors, heureusement, la version présentée actuellement au funambule Montmartre est bien plus que cela. La belle troupe et son metteur en scène ont ainsi décidé de jouer le décalage : Cyrano est un rôle d’homme joué par une femme ? Qu’à cela ne tienne, le rôle tournera et chacune des trois femmes présentes sur scène s’emparera chacune à son tour des vers que Rostand met dans la bouche du bretteur à long nez.
Quitte à jouer dans les conventions théâtrales, on retourne ici aux sources de ce bel art populaire : la pièce est entièrement éclairée à la bougie et les trois comédiennes, fort talentueuses, puisent leur jeu dans la Comedia Dell Arte. Masques, mimiques outrancières et costumes parfois caricaturaux viennent ici grossir le trait d’une farce qui s’avère souvent drôle, mais parfois émouvante.
Et ça marche ! le spectateur est littéralement emporté par la chorégraphie amorcée par le trio à l’occasion de la fameuse tirade des nez, il est totalement conquis par l’alternance des jeux entre les trois comédiennes porteuses chacune d’une part du texte. Et encore, ce ne sont là que deux des moments de petit bonheur ressenti par le spectateur.
A aucun moment ce déploiement d’effets et de talents ne nuit à la compréhension du texte. Bien au contraire, la belle langue de Rostand reste au premier plan et l’on se surprend même à redécouvrir ce Cyrano joué tant de fois depuis sa création le 28 décembre 1897.
Dans un contexte de reprise progressive mais trop lente de l’activité théâtrale, le Cyrano du Funambule apporte un souffle d’air frais au spectateur en quête d’un divertissement théâtral agréable.

E.D



 
 
 
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