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Anthony Kavanagh dans Happy (jusqu'en décembre)

le  04/10/2023   au théâtre de l'Alhambra, Paris (mardi à 20h30, du mercredi au samedi à 19h et dimanche à 20h)

Mise en scène de Anthony Kavanagh avec Anthony Kavanagh écrit par Anthony Kavanagh et Sacha Judaszko




Sourire éclatant, longues dreads, il n’a pas changé, enfin presque pas. La silhouette s’est certes épaissie sous les coups des confinements mais la voix est intacte et l’humour toujours porté en bandoulière. Oui, Antony Kavanagh est de retour sur une scène française et il est Heureux, Happy comme le dit le titre de son spectacle. Pensez donc, voilà 5 ans que l’humoriste québécois le plus connu des Français n’avait pas mis le pied sur une scène du vieux continent.
Content de nous revoir, il l’est, il le dit, et le répète à de multiples reprises sollicitant applaudissements et encouragements du public à la manière d’un bateleur de foire. Dès le début du « show », le spectateur est averti : « ce soir, je vais tout donner », mais, précaution anglo-saxonne ou air du temps teinté de politiquement correct, le public est prié de chausser son second degré vis-à-vis d’un humour qui risque de secouer un peu.
S’ensuivra donc une suite de récits très autocentrés narrant les aventures d’Anthony Kavanagh par lui-même. Son confinement avec femmes et enfants, ses galères, ses rencontres dans les coulisses du NRJ Awards qu’il anima plusieurs années de suite. Les vannes fusent, les blagounettes aussi parfois. Le comique est parfois mordant, et l’on rit souvent.
Ainsi lorsqu’il évoque avec fausse méchanceté ses enfants, et l’épisode hilarant de son surclassement dans l’avion. Anthony Kavanagh n’est jamais aussi brillant que lorsqu’il déploie tous ses talents de bruiteur, chanteur, comédien, et mime. Mais hélas, l’humoriste cède quelquefois à la facilité, jouant de la fausse provocation et enfonçant des portes ouvertes. L’appel permanent au public flirte même parfois à la démagogie et le show révèle ainsi son aspect daté. Car finalement, 2022, 2000 ou 1990, le propos est universel, et porteur d’une philosophie que l’on peut trouver un peu niaiseuse : il faut chercher le bonheur. Mais peut-être est-ce là le but recherché.
Finalement, le public, acquis d’avance, est ravi. Et ceux qui ne connaissaient pas Anthony Kavanagh sur scène (l’auteur de ses lignes en fait partie) découvriront un talentueux comédien multi facettes un peu narcissique. Mais n’est pas là la caractéristique de tous ceux qui font profession de monter sur scène ?

E.D



 
 
 
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