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Braconniers, une histoire africaine (à Avignon jusqu'au 26 juillet)

le  01/06/2023   au sein de la cour des grandes écuries à Versailles les 1er et 02/06, puis à 21h30 au théâtre des Halles au festival d'Avignon OFF du 7 au 26/07 – relâche les jeudis

Mise en scène de Eric Bouvron avec Aurélia Poirier, Yannis Baraban, Jean-Erns Marie-Louise, Francis Bolela (ou Mexianu Medenou en alternance) écrit par Eric Bouvron




Le parcours artistique de l’auteur et metteur en scène Eric Bouvron (Les cavaliers, Molière du meilleur spectacle privé en 2018 ; Lawrence d’Arabie, nominé aux Molières en 2022) ne déroge pas trop à sa sacro-sainte règle d’écriture, celle de raconter des histoires « vraies » autour de ses nombreux voyages faits un peu partout dans le monde, en l’occurrence ici l’Afrique qu’il connaît bien pour y avoir séjourné longtemps et pour en avoir déjà écrit une pièce dessus (Afrika !, joué en 2008). A travers la confrontation « face à face » de 2 pères, l’un blanc et l’autre noir, le premier, ranger responsable d’une réserve animale privée, meurtrier du fils chasseur et braconnier du second qui, honteux et en pleine détresse, se retrouve dans une situation délicate lorsque son 2ème fils décide de se venger.
C’est un certain pan de l’histoire d’un pays en pleine mutation qui nous est offert en ouverture du festival du Mois Molière à Versailles. Présenté en plein air, dans l’une des cours intérieures situées à côté des grandes écuries du château, ce spectacle nous permet de découvrir une autre Afrique, celle de son créateur, bien loin du côté idyllique, présent dans Out of Africa, Le Roi Lion ou bien encore Tarzan. On navigue entre espoir et désespoir, entre rires et larmes, dans une brousse qu’il faut s’imaginer puisque le décor se résume à quelques « ustensiles » et autres objets disséminés ici et là sur une scène posée à même le sol. Seuls les costumes nous resituent à peu près l’endroit où nous sommes.
Autour de chants, danses, gestes, traques, simulations et mîmes, le principe de représentation comme d’interprétation est de nous obliger à nous projeter ailleurs, au-delà de ce que l’on a déjà-vu, le tout servi par une troupe de 4 comédiens formidables (plus un musicien) qui donnent corps et vie à ce « fait divers » dramatique. S’il faut quelques minutes aux spectateurs pour s’adapter, l’ensemble reste assez fluide, l’ambiance rythmée allant crescendo et le ton avec quelques pointes d’humour restant décontracté malgré tout. Bref, un road-movie théâtral dépaysant qui change de la routine scénographique actuelle !

C.LB



 
 
 
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